Halte au radium
Les activités de la halte garderie du 12 rue Chomel dans le 7 ème arrondissement de Paris sont désormais suspendues par arrêté préfectoral jusqu’à l’enlèvement de toutes les contaminations radioactives. Les 3 laboratoires mobilisés sur le site (OPRI, IPSN et CRII-RAD) ont constaté des taches de contamination au radium dispersées dans le passage cocher, la cour, le rez-de-chaussée, les parties communes, le premier étage, le deuxième étage et les sous-sols du petit immeuble qui abritait le siège de la Société Française des Applications du Radium. Même si les risques sanitaires sont qualifiés de faibles, très faibles, de quasi nuls ou nuls par des autorités scientifiques et médicales, tous les membres du Comité de Suivi sont unanimes pour souligner que cette exposition des enfants aux rayonnements émis par les pollutions historiques est inacceptable et doit être résorbée dans les meilleurs délais.
La crèche au radium
En 1996, l’association Robin des Bois a envoyé à l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) une liste de sites parisiens susceptibles d’être contaminés par des activités de manipulation, de formulation et de conditionnement du radium. La radium est un métal radiotoxique employé à tort et à travers dans la première moitié du 20ème siècle pour des applications médicales et industrielles.
Dans son inventaire publié en septembre 1998, l’ANDRA précise que le STIIC (Service Technique d’Inspection des Installations Classées agissant sur Paris et les 3 départements de la petite couronne) n’a pu contribuer à rassembler des données complémentaires ou à réaliser d’opérations techniques de lever de doute avec les moyens du laboratoire central de la Préfecture de Paris.
Simultanément, après la diffusion publique des adresses repérées par Robin des Bois, une équipe de techniciens de l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) et d’autres laboratoires officiels a enchaîné une visite de 33 sites suspects.
A la suite de ces visites faites en 1 semaine, le Président de l’OPRI déclarait à la presse que seuls 5 cas de très faible radioactivité ont été mis à jour et qu’ils seraient “traités et éliminés dans les jours qui viennent”. Les rapports de visites précisaient en outre qu’un nouveau contrôle serait effectué sur les sites “douteux”.
La crèche n’a en fait été rééxaminée qu’en mai 2000 alors que la première visite signalait “un champ de rayonnement significatif au niveau des 2 siphons d’évacuation des eaux usées”. La directrice de l’association pour l’aide aux mères de famille de Paris avait été avisée de la nécessité d’interdire tout accès à proximité de cette galerie technique.
En fait, les nouvelles investigations ont démontré des points chauds dans les niveaux supérieurs de l’immeuble anciennement occupé par la Société des Applications du Radium et de la Radioactivité.