Jets d’encre dans la Meuse
« Ils ont oublié Cellatex, ils connaîtront la Sopal ». Cette déclaration d’un leader du conflit social qui oppose à Givet dans les Ardennes les salariés et la direction de l’entreprise Gascogne Laminates a été suivie d’effets : 600 litres d’encre concentrée ont été déversés provoquant une pollution internationale de la Meuse et une marée bleue.
Les chefs de guerre de la Sopal marchent sur les sentiers de leurs glorieux aînés de Cellatex qui en 2000 à Givet avaient déversé plusieurs tonnes d’acide sulfurique et de colorant teignant cette fois la Meuse en rouge.
Non à l’écoterrorisme
Des ouvriers licenciés de l’usine Cellatex à Givet, dans les Ardennes, ont déversé environ 5.000 litres d’acide sulfurique dans le tout-à-l’égout qui se jette dans la Meuse. Le déversement d’acide est présenté comme le premier niveau d’un plan en quatre phases où la faune, la flore et les ressources en eau servent de boucs émissaires.
D’après la Préfecture, l’acide sulfurique n’a pas atteint la Meuse. Après obstruction de l’exutoire, le polluant aurait été canalisé dans une “zone d’extension” installée avec des digues de sable, sur un site “le plus étanche possible”. D’après la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement), l’acide serait stocké dans le bassin de lagunage de l’exploitation, implanté hors de l’emprise du site. Ce bassin est déjà pollué par des métaux lourds (cadmium, zinc …) et l’acide provoque leur remise en suspension. Même après neutralisation de l’acide, la vidange de la lagune dans la Meuse serait toxique pour la faune et la flore.