T.G.B. : Très Grande Bavure
14H30 : Inauguration par Robin des Bois des premières marches en ipé de la T.G.B.
Front de Seine – chantier de la T.G.B. – Paris 13ème
“Aussi, avec son chaleureux sol de bois, l’esplanade menant aux deux entrées de la bibliothèque, développera autour de l’activité de lecture et de recherche une nouvelle place publique, grande comme la place de la Concorde”. Ainsi parlent les concepteurs de la Bibliothèque de France dans l’une de leurs œuvres.
Cette nouvelle place publique de Paris sera recouverte de planches d’ipé, essence précieuse d’Amazonie. 600 arbres seront abattus pour un volume de 4 200 m3 de bois scié.
Claude Sastre, spécialiste de la flore tropicale au Muséum d’histoire naturelle et membre du conseil scientifique du WWF, estime que l’ipé et ses congénères n’ont pas encore été tous identifiés par les botanistes. “C’est impensable de les massacrer alors que l’inventaire n’est pas fait !” s’indigne-t-il.
Une T.G.B. ou une exposition coloniale ?
Dominique Jamet, président de l’Etablissement Public de la Bibliothèque et Dominique Perrault, architecte, font de la provocation.
Au fur et à mesure que les quatre tours de béton culturel s’enfoncent dans le ciel acide de Paris, le fossé se creuse entre eux et les écologistes. M. Jamet, écrivain, journaliste et historien, ne voit dans l’utilisation intensive des bois tropicaux dans et autour de la Bibliothèque de France qu’un “détail”.
Un “détail” qui nous choque depuis l’automne 92 quand, dans le sillage du “Sommet de Rio” et les remous de la corruption brésilienne, il a été benoîtement annoncé que l’esplanade de la Bibliothèque Nationale serait en ipé, une essence amazonienne.