Nous l’appellerons la passerelle Bruno Manser
Disparu sur l’île de Bornéo en mai 2000, Bruno Manser est l’ami des peuples forestiers, en particulier des Pénans, nomades des hauts plateaux du Sarawak dont il a su au cours de plusieurs séjours illustrer les scènes de la vie quotidienne, dessiner l’environnement végétal et animal, composer le catalogue des ressources, écrire le dictionnaire de la langue orale et porter dans le monde entier les cris d’alarme d’une ethnie en cours d’expropriation par la déforestation, ses bruits, ses pollutions, ses braconnages.
Paris s’éveille
Objet :Passerelle de Tolbiac, 37ème pont de Paris
La passerelle de Tolbiac franchissant la Seine entre le cimetière tropical de la Bibliothèque Nationale de France (5 ha de plancher en ipé –Tabebuia spp-) et le parc de Bercy aura donc un tablier en chêne (Quercus spp.). L’architecte autrichien, lauréat du concours international organisé par la Mairie de Paris, a en effet décidé d’utiliser du chêne.
Au même moment, l’architecte Marc Mimram, s’obstine à vouloir utiliser pour la passerelle Solférino l’ipé, arbre rare originaire d’Amazonie exploité au Brésil dans l’Etat du Parà, à l’insu des peuples forestiers et sans plan de gestion durable. Promoteur inlassable des bois exotiques et pionnier de la déforestation en Amazonie, M. Mimram dénie au bois de chêne toute capacité à résister au climat parisien et juge ce matériau aux multiples usages ancestraux “pas assez fiable”.