Les casseroles de Metaleurop
Metaleurop a été créée en 1988 par la fusion des pôles métaux non-ferreux des sociétés française Penarroya et allemande Preussag. Glencore, l’actionnaire principal de Metaleurop, a été fondé par Marc Rich. Marc Rich est lié aux scandales et aux pollutions de Salsigne dans l’Aude.
Sur les hauteurs de Marseille (13), l’usine Metaleurop de l’Estaque spécialisée dans la fabrication de trioxyde d’arsenic devait retraiter des déchets arseniés en provenance de Salsigne. Le contrat a été signé en 2000. Mais l’usine de l’Estaque a fermé début 2001, laissant sur place 400.000 tonnes de terres polluées. Une analyse financière récente souligne les bénéfices que Metaleurop pourrait tirer de la vente du terrain si la dépollution était menée à bien. Le port de la Lave à Marseille est lourdement contaminé par l’arsenic de l’usine.
Arsenic: l’enquête empoisonnée
Trois personnes intoxiquées, 10 sites contaminés, de l’arsenic dans les caves, les rivières, les lacs et les prairies, un trafic de pesticides associant élus et entrepreneurs locaux: les filières de l’arsenic dans le midi de la France sont caractéristiques des collusions criminelles entre pollueurs et du laisser-aller de l’administration dans la surveillance et la traçabilité des sites pollués.
Une plainte pour tentative d’empoisonnement et empoisonnement a été déposée en avril 2001 auprès du Tribunal de Montpellier par Éric Vignon, propriétaire du moulin du Bosc, à Lodève dans l’Hérault, où les premières tonnes d’arsenic ont été découvertes. En 1995, lorsqu’il achète le moulin à un curé de Mende, Éric Vignon n’est pas informé de la pollution du bâti et des sols et ignore que le site est repéré par les premiers inventaires nationaux des sites pollués édités par le Ministère de l’environnement. Il sera exposé à l’arsenic avec sa compagne jusqu’en 2001. Tous deux présentent des teneurs en arsenic dans l’organisme inquiétantes. Leur petite fille née en juillet 2002 souffre de pathologies qui pourraient être liées à l’exposition des parents. Pourtant, sur la base d’une enquête tardive et si discrète que certains des principaux acteurs n’ont pas été entendus, le juge estimerait pouvoir clore l’instruction sans poursuites le 29 septembre 2002. Mise en danger de la vie d’autrui, empoisonnement, pollutions des sols et de l’eau, trafic de déchets toxiques, pour le Tribunal de Montpellier il n’y aurait rien à juger. Et pourtant: les habitants du moulin sont empoisonnés, le sol et les bâtiments sont toujours pollués en profondeur par l’arsenic, les commanditaires de la dispersion des déchets toxiques sont connus, plusieurs exécutants vivent encore dans le lodévois.
Arsenic: les cobayes de l’Hérault
Depuis un an et demi, ils vivent dans la hantise du contact, de l’inhalation ou de l’ingestion de l’arsenic. Malgré cinq réunions du groupe de travail arsenic placé sous la présidence de la sous-préfecture de Lodève, malgré la responsabilité évidente des collectivités locales et de BRL, Eric VIGNON et Aurélie DEVOCHELLE n’ont reçu aucun secours, aucune indemnité leur permettant de se réinstaller ailleurs. Malgré la naissance imminente d’un enfant au moulin du Bosc, aucune proposition n’a été faite aux parents pendant les neuf mois de gestation, sauf de minables propositions d’hébergement provisoire dans une chambre d’hôtel.
Arsenic: le moulin dans l’impasse
Un an après la révélation par Robin des Bois d’une lourde pollution à l’arsenic du moulin du Bosc à Lodève, aucune proposition sérieuse de relogement, aucune indemnisation n’ont été proposées à ses habitants par l’Etat, le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, ou le Conseil Général de l’Hérault, pourtant impliqués dans cette affaire à travers leurs participations en tant qu’actionnaires de la Compagnie Nationale d’Aménagement de la Région du Bas-Rhône et du Languedoc ( BRL ), à l’origine de la dispersion dans le lodévois des produits et déchets toxiques stockés sur les emprises de la mine d’Avène-les-Bains.
Lodève: l’arsenic s’incruste
Réalisée par ORTEC GSI à la demande de METALEUROP, la mise en sécurité du Moulin du Bosc est un échec. Malgré l’évacuation de plus de 18 tonnes de déchets arséniés vers le centre d’enfouissement de Stocamine en Alsace, le rapport de fin de travaux rédigé par ANTEA conclut que les analyses des prélèvements de contrôle “indiquent encore de fortes teneurs en arsenic pour l’ensemble des zones traitées. A l’évidence sur ce site la pollution anthropique est étroitement imbriquée et imprégnée dans le bâti et à sa proximité.” Le propriétaire actuel du moulin et sa famille sont donc toujours exposés à la contamination, la mort par empoisonnement d’un de leurs chiens début décembre le confirme