La légine au-dessous des lois
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
L’extinction commerciale des légines, poissons des grands fonds antarctiques et sub-antarctiques est pour bientôt. Aux quotas officiels attribués par le Chili, l’Argentine, la France, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud (20.000 t/an) s’ajoutent 30.000 à 50.000 tonnes pillées par des navires battant pavillon de complaisance. Le Togo, Belize, le Honduras, Sao-Tomé, Panama sont très en vogue sur l’océan austral. Ils travaillent en meute et sauf exception ne se font pas prendre par les chiens de garde des marines militaires australienne et française. Comme dans la marine marchande, les équipages sont sous-payés, multinationaux, ignorants des risques et des règlements, et les propriétaires des navires sont des armateurs prospères, installés en l’occurrence en Espagne, à Taïwan, en Ukraine, en Russie, en Norvège, en Indonésie, à Hong-Kong… 10 Euros du kilo à la débarque, ça aiguise les appétits. La France a un rôle important à jouer dans ce domaine austral. Sa Zone Economique Exclusive y représente 17 millions de km2, 7 fois la Méditerranée. Un patrouilleur et 2 frégates ne suffisent pas à y assurer la police des pêches. Les pirates sont bien informés. Ils connaissent en particulier les heures de survols satellitaires utilisés par la Marine Nationale pour les repérer. Si rien n’est fait, les légines vont être ratissées par les bateaux IUU (Illegal, Unreported, Unregulated), comme dans les années 70 les poissons des glaces l’ont été par la flotte russe.