Les Tchernobyl des phosphates
Objet : Déchets faiblement radioactifs
Trois usines d’engrais sont en cours de démolition dans les zones industrielles du Havre, de Rouen et d’Orange. Elles dissimulent des zones contrôlées ou incontrôlées où la radioactivité est susceptible de présenter des dangers d’irradiation ou de contamination. Pourtant aucun de ces ateliers ne fait l’objet d’une fiche dans l’inventaire national des déchets radioactifs publié en juillet 1995.
L’ANDRA (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) y remarque seulement que “plusieurs alertes récentes ont fait découvrir des ferrailles contaminées par des dépôts de radium qui proviennent ou semblent provenir de démantèlement d’usines de fabrication de phosphates”.
Départ des déchets de haute activité : le plus tôt possible et le plus court possible
Les déchets vitrifiés représentent 3% de la masse des combustibles irradiés et 99 % de leur radioactivité selon la Cogema. Autant pour la sécurité de l’équipage que pour réduire les risques de pollution de la mer par naufrage ou collision, la route maritime doit être la plus courte possible et emprunter le canal de Panama. Depuis quinze ans, Panama accepte le transit de bateaux amenant les combustibles irradiés à Cherbourg. Aujourd’hui, les “protestations” contre le retour au Japon des déchets nucléaires émanent pour l’essentiel des pays qui hébergent des pavillons de complaisance et mettent en péril constant la sécurité des marins, des ports et de l’océan mondial en autorisant la navigation de bateaux sous-normes servis par des équipages inorganisés et souvent réduits à l’esclavage. C’est ainsi que les Philippines, Saint-Vincent et Grenadines, Antigua et Barbuda, le Honduras partagent et relaient les inquiétudes des trois organisations hostiles au retour au Japon des déchets nucléaires : Citizen’s Nuclear Information Center (Tokyo), Nuclear Control Institute (Washington) et Greenpeace.
Cherbourg : l’arsenal se soulage en mer
Les faits : Le port militaire de Cherbourg entreprend une campagne de dragage visant à faciliter le lancement estival de la coque du Triomphant, sous-marin nucléaire de la “nouvelle génération”. 200.000 m3 de vases vont être évacuées en mer à environ 4 miles du littoral. Les vases des ports militaires et des arsenaux sont les plus chargées en toxiques rémanents. En effet, à la concentration et aux rejets des bateaux militaires des chantiers navals et fabriques de munitions, s’ajoutent les activités et rejets industriels. La spécificité du port militaire de Cherbourg, lieu de construction, de transit et de désarmement des sous-marins à propulsion nucléaire, peut avoir engendré des contaminations radioactives des sédiments vaseux.
Manpower : le travail par interem
Cherbourg
Aujourd’hui, l’agence Manpower de Cherbourg, agent recruteur du nucléaire, est occupée par Robin des Bois et devient MANPOREM.
Avec la dizaine d’autres agences de travail temporaire de Cherbourg, Manpower, leader mondial du travail par intérim, est aussi l’un des maillons du risque nucléaire.
Au fur et à mesure du vieillissement des installations, les travaux de maintenance sont de plus en plus diversifiés, fréquents, dangereux et urgents. Les clandestins du nucléaire font des “petits boulots” aux 4 coins de la France et commencent à élargir leur rayon d’action à l’Allemagne.
Plutonium : une nouvelle trahison du gouvernement socialiste
Malgré les requêtes de la C.F.D.T., des Verts et des principales associations de protection de l’environnement (Robin des Bois, Amis de la Terre, Greenpeace), les ministres de l’Industrie et de l’Environnement viennent d’autoriser la construction à Marcoule de l’usine MELOX.
Cette unité fabriquera du MOX, combustible nucléaire à base d’uranium auquel sera incorporé du plutonium. E.D.F. elle-même reconnaît que la seule justification au MOX est l’image de marque de l’industrie nucléaire française et son souci de sauvegarder les apparences de la cohérence. Il s’agit en effet d’utiliser le plutonium extrait à grands frais et à grands risques des combustibles irradiés retraités à l’usine de La Hague, la “presqu’île nucléaire” de la France et du monde. Le plutonium de La Hague, dont le stockage coûte 12 francs le gramme par an et dont la dose létale est d’1 microgramme, n’a plus d’exutoire depuis que la filière à neutrons rapides (surgénérateur) se condamne d’elle-même à l’échec.