Les traverses insoutenables de la SNCF
Mise à jour du 23 avril 2018 : l’ANSES publie un communiqué restreignant l’usage des produits à base de créosote (pdf)
Les traverses sous rail sont les garantes de la sécurité ferroviaire. Elles sont imprégnées de créosote depuis la décennie 1880-1890. La créosote protège les traverses en bois de l’attaque des champignons, des insectes, des bactéries et de l’humidité.
La créosote est un produit biocide dérivé des huiles de charbon. Elle contient des hydrocarbures cancérogènes. Le plus dangereux est le benzopyrène. Les effets les plus connus de l’exposition prolongée aux odeurs et aux vapeurs de créosote sont l’irritation de la peau et des yeux, les vertiges, les nausées, les migraines, les dépressions et les insomnies.
L’autre scandale SeaFrance
Le syndicat CFDT occupe les car ferries de SeaFrance à Calais. Par contre il a laissé partir vers Alang le SeaFrance Cezanne et le SeaFrance Renoir.
Economiquement c’est une bonne opération. Quel que soit le repreneur de SeaFrance, il n’aura pas à assumer le démantèlement en Europe de ces deux car ferries pollués. Par contre, la vente des ex SeaFrance Cezanne et SeaFrance Renoir rapportera à SeaFrance, filiale de la SNCF environ 7 millions d’euros.
Quel que soit le repreneur s’il y en a un, la casse à Alang en Inde sera pour lui et pour ses caisses une bonne affaire.
Démolition des navires : pire que le Clemenceau
En dépit de la réglementation européenne sur l’exportation des déchets et des discours officiels vertueux, la fuite des navires européens vers les chantiers asiatiques continue. Le même tour de passe-passe se répète inlassablement : vente miracle à un « armateur » fantôme non européen, repavillonnage sous des couleurs complaisantes et mise à la casse incognito.
Derniers en date de ces navires européens à bout de souffle, les ex SeaFrance Renoir et SeaFrance Cezanne : le premier vient d’arriver à Alang, le deuxième y est attendu dans les jours qui viennent. Cas aggravant, les deux navires étaient propriété d’une filiale d’une société publique, la SNCF. Au-delà des déclarations d’intention, l’exemplarité des Etats fait une nouvelle fois défaut. Autres victimes françaises de l’inertie et de l’hypocrisie, les chantiers de démolition des navires demandés depuis l’affaire du Clemenceau par les associations écologistes, les syndicats, mais aussi le Grenelle de l’Environnement et le Grenelle de la Mer et qui sont restés à l’état de projet avorté.
La SNCF exporte des déchets en Inde.
SeaFrance, filiale de la SNCF, a vendu cet été dans le port de Dunkerque les car-ferries SeaFrance Cezanne et SeaFrance Renoir à deux compagnies panaméennes qui ont immédiatement procédé au remplacement du pavillon français par le pavillon de Belize.
Le Cezanne et le Renoir étaient désarmés depuis février et septembre 2009. Le Renoir rebaptisé Eastern Light est aujourd’hui en face de la baie d’Alang, attendant l’autorisation d’être échoué et découpé.
Cette issue tragique et particulièrement hypocrite a été fomentée par l’armateur français dont l’Etat est actionnaire à 100%.
L’avenue de la créosote cancérogène
Sujet : sites pollués à Bourgoin-Jallieu – Isère
En 1955, la mairie de Bourgoin-Jallieu dans le département de l’Isère autorise la construction d’un lotissement sur un terrain cédé par la SNCF, avenue de Champ Fleury. Ce terrain dépendait antérieurement de la gare de Jallieu et recélait une fosse bétonnée servant au stockage de la créosote. Ce dérivé d’hydrocarbures sert à protéger des colonisations végétales et des champignons les traverses en bois des voies ferrées. La créosote est considérée comme cancérogène. Plus les formulations sont anciennes, plus elles sont toxiques. Par contact ou par inhalation, elles provoquent des migraines, des insomnies, des troubles respiratoires, oculaires et cutanés.