Le large n’est pas une poubelle (bis)*
sujet: marée noire
Les autorités espagnoles et une partie de l’opinion publique et médiatique semblent se satisfaire du fait que le Prestige, ex-stockage flottant dans le port de Saint-Petersbourg (cf. communiqué de Robin des Bois du 14 novembre) ait été éloigné des côtes de la Galice.
Pour autant, la situation n’est pas maîtrisée et les projets des autorités espagnoles, au-delà de l’éloignement de la terre, ne sont pas clairs. Ce n’est pas l’appel à la collaboration avec la France dans ce domaine du sauvetage et de la lutte contre les pollutions par hydrocarbures qui peut rassurer: c’est l’hôpital qui fait appel à la charité. Depuis le naufrage de l’Erika, la France comme l’Espagne n’ont pas construit et mobilisé des moyens supplémentaires d’intervention et de remorquage. La France et l’Espagne partagent la même philosophie: éloigner le risque de la terre ferme et si possible procéder à “l’océanisation” des épaves, c’est-à-dire à leur immersion.
L’anomalie du Prestige
Depuis juin 2002, le pétrolier en perdition au large de la Galice était utilisé comme stockage flottant à Saint-Petersbourg.
Il a repris du service en tant que transporteur en plein mois de novembre et à travers le Golfe de Gascogne alors que sa dernière inspection remonte à 1999.
L’utilisation dans les zones économiques exclusives européennes d’un tel navire, démontre que 3 ans après le naufrage de l’Erika, l’Union Européenne et chacun de ses pays-membres sont restés impuissants à mettre de l’ordre dans le transport maritime de matières dangereuses.