Tours-sur-Amazone
A Tours les maîtres-d’oeuvre de la passerelle de 235 m de long sur le Cher, dont la construction vient de débuter, veulent piétiner la biodiversité amazonienne tout en ignorant les richesses forestières de la région Centre.
730 m2 de platelage en Angelim vermelho (Dinizia excelsa) sont prévus par l’entreprise Freyssinet pour équiper l’ouvrage. L’aire de répartition de l’Angelim vermelho, du bassin amazonien au plateau des Guyanes, est une jungle d’exploitations forestières non-durables, dont beaucoup agissent dans l’illégalité. Les arbres coupés ne sont jamais replantés, les forêts résiduelles après exploitation sont incendiées pour laisser place à des monocultures ou des élevages extensifs. La Guyane française ne produit pas d’Angelim vermelho.
Selon Alain Spielmann, architecte de la passerelle, le bois fourni par Freyssinet proviendrait du Surinam. Les sociétés forestières malaisiennes, indonésiennes et chinoises exploitent massivement les forêts de ce pays, dégradant d’immenses surfaces – au total 1,5 million d’hectares de concessions – pour s’assurer un volume industriel d’essences d’exportation à bas prix.