Tunnel du Mont-Blanc: un point noir
Objet : Tunnel du Mont-Blanc, suite du communiqué du 27 mars intitulé « Plus de mal que de peur »
Les Ministres se succèdent au Mont-Blanc pour rendre hommage aux victimes et aux pompiers. Les tunnels n’ont pas besoin de ce genre de cérémonies, ils ont besoin d’une Cellule Mobile d’Intervention Chimique – CMIC – attachée au site et d’une réactivation de la Mission du Transport des Matières Dangereuses placée sous la responsabilité du Ministère des Transports.
Le tube du tunnel du Mont-Blanc est en terme de gestion des déchets un incinérateur sans cheminée. La combustion des matériaux chlorés et la fusion du bitume souillé par la circulation routière ont généré des molécules toxiques persistantes et cancérigènes comme les dioxines, sous forme de suies, d’imprégnations et de poussières. Le tunnel du Mont-Blanc, en plus d’être le site d’un accident tragique, doit aussi être considéré comme un site pollué à décontaminer avec des précautions exceptionnelles pour les équipes d’intervention et les entreprises chargées de la réhabilitation du site.
Plus de mal que de peur
La règle générale est l’interdiction de passage pour tous les véhicules transportant des matières dangereuses dans les tunnels dont la longueur est supérieure à 150 mètres.
Mais le transit de certaines matières dangereuses dans le tunnel du Mont-Blanc est autorisé par arrêté préfectoral du 29 décembre 1992 en fonction de leur conditionnement et des quantités. Un intervalle minimal de 100 à 200 mètres est à observer entre les camions.
Robin des Bois demande auprès des autorités compétentes l’inventaire des matières dangereuses (explosives, inflammables, toxiques, corrosives, radioactives, infectieuses) susceptibles d’avoir provoqué ou aggravé les conséquences de l’accident du tunnel du Mont-Blanc.
Maritime : l’abus des conteneurs
Le déferlement de produits divers et toxiques sur le littoral du Nord Cotentin souligne les conditions de laisser-aller du transport maritime.
Le premier moyen d’éviter le désarrimage des conteneurs est de réduire la vitesse du navire dans le très gros temps.
Le deuxième, c’est d’équiper tous les porte-conteneurs de cellules guides qui immobilisent les conteneurs, même dans les tempêtes.
Ces deux mesures simples ont un inconvénient commun : elles font perdre du temps en mer ou à quai (pour le déchargement) aux transporteurs maritimes.
SPIE BRANQUIGNOL à Brioude
Voici quelques arguments qui, outre le transport, la distillation et le stockage d’isocyanate et de méthyle, amènent l’association Robin des Bois à réclamer la fermeture sans délai de l’usine Speichim, filiale de Spie Batignolles, à Brioude en Auvergne.
L’usine vétuste qualifiée de Laboratoire de génie chimique par ses gestionnaires a une production industrielle (entre 25 et 35.000 tonnes de produits régénérés par an), sans qu’aucune disposition constructive soit mise en œuvre pour enrayer les conséquences d’un incendie ou d’une explosion sur le voisinage et l’environnement. Cette usine, qui a le goût de la Directive Seveso sans en avoir les enceintes de confinement et les contraintes d’information, est dirigée par l’Ingénieur Martin, qui, selon les témoignages de la Direction Régionale de l’Industrie et de l’Environnement “se croit directeur de droit divin et est convaincu d’avoir la science infuse”. En conséquence, les moyens de secours sont insignifiants, la station d’épuration de Brioude et l’Allier sont régulièrement empoisonnés par les effluents de la Speichim. L’arrière-cour de l’usine est pleine de fûts vides qui constituent des déchets toxiques “en attente de repreneur” selon l’étude de danger faite par l’APAVE récemment. Faut-il rappeler qu’une usine doit trouver une filière d’élimination de ses déchets et non pas “attendre qu’un repreneur se présente”.