Après les hypothèses fantaisistes sur le nitrate d’ammonium pollué par des feuilles mortes, des déchets de plastique, ou mis en explosivité par le bitume du hangar 221, les techniciens considèrent aujourd’hui une piste plus cohérente.
AZF aurait été victime d’un effet domino, une de ces cascades d’accidents prises en compte par la directive Seveso II. La source initiale de la catastrophe proviendrait d’un arc électrique consécutif à un dysfonctionnement de la ligne aérienne de 63.000 volts reliant un poste de distribution EDF situé au nord de la plate-forme chimique et un transformateur de la SNPE. La SNPE aurait déjà connu des problèmes techniques sur ce poste un mois avant la catastrophe. Des poches de méthane générées par la dégradation d’alluvions de la Garonne pourraient avoir renforcé l’effet d’amorçage de l’arc électrique selon des milieux proches de l’enquête. A notre sens, d’autres déchets que le méthane pourraient être incriminés.
Dans l’état actuel des incertitudes techniques, il serait inacceptable de prendre en urgence des décisions politiques sur l’avenir du pôle chimique de Toulouse, en condamnant à la fermeture AZF et en entamant la procédure de réouverture de la SNPE et de Tolochimie qui restent les deux installations les plus dangereuses, tant en ce qui concerne les risques majeurs que les rejets.
La Mairie de Toulouse, dont le Service des Jardins et Espaces Verts vient de lancer un appel d’offres pour la fourniture d’ammonitrates, et les autres élus devraient eux aussi demander, si l’on ose dire, un sursis à l’exécution d’AZF.
En conséquence, Robin des Bois demande au gouvernement et aux élus de réserver leur opinion et leur décision jusqu’à ce que la validité de cette nouvelle hypothèse soit confirmée ou rejetée.
Sur le plan européen, l’application de la directive Seveso II doit sans délai déclencher des études de dangers intégrant les risques électriques, la pollution toxique ou pyrotechnique des sols et sous-sols, mares, lagunes, et eaux souterraines.
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