Le 6 mars 2001, une explosion a secoué un des deux fours du crématorium de Tours. Selon le journal la Nouvelle République en date du 27 mars, c’est l’implosion d’un appareil de stimulation cardiaque fonctionnant au lithium et oublié dans un corps en cours d’incinération qui a provoqué l’accident.
En vérité, le stimulateur cardiaque était mêlé à des déchets anatomiques jetés il y a une dizaine d’années par la faculté de médecine de Tours dans l’ossuaire du cimetière municipal. Il est impossible de connaître l’identité et l’âge du porteur qui avait prévu de faire don de son corps à la science. Une intention noble mais un cadeau à risques d’autant qu’à la faculté de médecine de Tours, on ne s’embarrasse pas de précaution pour détecter les prothèses sur les corps des généreux donateurs, ni de scrupule pour leur réserver, après exploitation, un sort reconnaissant.
En juillet 1987, l’implosion d’un stimulateur cardiaque a provoqué un accident aux conséquences analogues dans le crématorium intercommunal de Clermont – Ferrand. Ce stimulateur fonctionnait au plutonium. Le crématorium avait été fermé pour décontamination pendant plusieurs mois. Étant donné l’ancienneté et l’anonymat de la dépouille extraite de la fosse commune du cimetière de Tours, l’hypothèse d’une implosion d’un stimulateur cardiaque au plutonium, et non au lithium comme le déclare la presse régionale, doit être prise en considération. La projection d’aérosols et de poussières de plutonium dans le four, par la cheminée de l’incinérateur, à la périphérie de l’installation, dans les locaux réservés aux familles ferait courir au différents intervenants des risques sanitaires tels que Robin des Bois demande à titre conservatoire la fermeture immédiate de l’ensemble de l’installation et l’expertise de l’OPRI – Office pour la Protection contre les Rayonnements Ionisants -. Cette opération de lever de doute est impérative.
En tout état de cause, pile au plutonium ou pile au lithium, il est inadmissible que cet accident dans un incinérateur urbain n’ait pas fait l’objet d’un examen attentif de la DRIRE – Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement – et d’un protocole de décontamination. Les suies ont été enlevées par le personnel, et déposées on ne sait où. Certains débris susceptibles d’être des fragments de la pile implosée ont cependant été conservés par la direction du crématorium.
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