Les délais annoncés par les opérateurs de CBT (Combinatie Berging Tricolor) et la Préfecture Maritime ne seront pas tenus. Les autorités françaises, qui ont la responsabilité de la sécurité sur zone, doivent en liaison avec leurs homologues européens et avec les armateurs norvégiens organiser et renforcer les dispositifs de balisage et de signalement de l’épave du Tricolor pendant l’hiver prochain.
Une des tranches du Tricolor à son arrivée à Zeebrugge. ©C.N/Robin des Bois 2003
Même réduite à 150 m de longueur, le Tricolor constituera encore pendant de longs mois un danger permanent pour le trafic maritime en mer du Nord.
De nombreuses zones d’ombre affectent la communication de la Préfecture Maritime de Cherbourg et CBT sur les circonstances du démantèlement de l’épave.
Le nombre exact des voitures et engins de chantier déjà débarqués reste inconnu, malgré les demandes de Robin des Bois.
La première tranche n’a pas été ferraillée et malgré les déclarations des opérateurs, il est aberrant, imprévu et dangereux que la barge Giant 4 soit repartie sur les lieux du naufrage pour relever la deuxième section avec la première section toujours disposée sur le pont et chargée de voitures disloquées et instables.
Même si la Préfecture s’engage au nettoyage complet de la zone sous-marine polluée, y compris l’extraction des véhicules tombés à la mer, il reste que la détection magnétométrique et le relevage des déchets périphériques prendra au mieux, compte tenu des conditions météo hivernales, jusqu’au milieu de l’année prochaine. En termes de dépollution des fonds marins, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord se montrait en janvier moins exigeant qu’aujourd’hui. Il évoquait dans la “Voix du Nord” l’éventualité de “traîner le Tricolor sur le sable, de le conduire vers une zone de hauts fonds où il n’y a pas de circulation maritime et de l’abandonner au fond de la mer”; une option conforme à la doctrine de “l’océanisation” chère à la Marine Nationale.
C’est pourquoi Robin des Bois reste très vigilant sur les suites et les conséquences de l’opération et souligne l’inadéquation entre le gigantisme des navires de commerce modernes et les moyens de sauvetage disponibles. Combien de temps faudra-t-il pour relever l’épave d’un porte-conteneurs de 350 m de long et pour mettre en sécurité l’ensemble de sa cargaison ?
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