Notre-Dame de Paris
Communiqué n°12
La cathédrale reste dans un état précaire. C’est une source permanente de pollution par les poussières de plomb et des autres métalloïdes dégagés par l’incendie. L’échafaudage qui encerclait la flèche de la cathédrale est toujours sur place. Lui aussi est une source majeure de remobilisation des poussières de plomb.
Après plusieurs tentatives infructueuses de décontamination du parvis, il a été décidé de le recouvrir d’une résine transparente pour « encapsuler » le plomb. Commencés début février 2020, les travaux réalisés par Aximum, une filiale du groupe Colas, ont vite été suspendus à cause des émanations toxiques et de l’absence d’une Fiche de Données de Sécurité précisant la formulation de la résine. L’application du produit miracle a repris à la mi-février. Des doutes ont vite émergé sur la durabilité de ce cache-plomb, y compris au sein de l’ARS et de la préfecture de police de Paris. « Cette résine sera aussi résistante que du vernis à ongles », déclare Jacky Bonnemains de l’ONG Robin des Bois.
Le parvis reste donc à ce jour un site pollué qu’il serait dangereux d’ouvrir au piétinement du public. Pour rappel, sa partie ouest est restée accessible à des dizaines de milliers de touristes et de curieux entre le mois de mai et la mi-août 2019. Pendant cette période, la mise en danger de la vie d’autrui et les carences fautives des services de l’Etat et des directions de la mairie de Paris paraissent indiscutables.
Une plainte en ce sens a été déposée par Robin des Bois auprès du procureur de Paris le 26 juillet 2019. Le pôle de santé publique en a accusé réception et a demandé des éléments complémentaires début août. Ils ont été envoyés au Parquet en septembre conformément au délai fixé. Ils étaient accompagnés d’informations supplémentaires en particulier sur la contamination par le plomb dans des écoles. A ce jour, Robin des Bois n’a pas été informé de l’état d’avancement de l’instruction de la plainte.
La guerre du plomb est loin d’être gagnée. Le saturnisme se déclare plusieurs années après l’incorporation du plomb et son accumulation dans les organismes.
La campagne tonitruante, persistante, documentée et internationale de Robin des Bois lancée à partir du 19 avril 2019 a empêché les différentes autorités de mettre sous le tapis les problèmes sanitaires et environnementaux liés à la fusion et à la dispersion sous forme particulaire de 400 à 500 tonnes de plomb. Le lancement de cette campagne a suscité une volée d’injures à l’égard de Robin des Bois (exemples).
La question cruciale est aussi de savoir si les teneurs en plomb à l’intérieur de la cathédrale reconstruite seront inférieures à 1000 µg/m2, le seuil maximal fixé par le ministère de la Santé après des travaux d’assainissement. Dans le cas contraire, Notre-Dame de Paris ne pourrait pas être rouverte aux fidèles et au public, sauf s’ils portent des masques FFP2 ou FFP3 et des surchaussures.
Par contre, la crypte archéologique située sous le parvis a été décontaminée avec succès au-dessous du seuil de 1000 µg/m2 alors que, notamment près de l’issue de secours, les teneurs en plomb étaient considérables.
Lien vers les publications de Robin des Bois concernant l’incendie de Notre-Dame de Paris.
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