Un refuge pour le MSC Flaminia

30 juil. 2012

Le porte-conteneurs MSC Flaminia est en détresse depuis le 14 juillet 2012 dans l’Atlantique Nord. Il transporte 2.876 conteneurs dont un pourcentage inconnu contient des matières dangereuses. L’absence d’informations publiques sur l’inventaire de la cargaison est d’autant plus surprenante que le navire venait de Charleston aux Etats-Unis où les conditions de transit et de chargement des conteneurs sont réputées les plus sévères au monde depuis les évènements du 11 septembre 2001. Le MSC Flaminia a été victime de l’incendie d’un conteneur suivi d’une explosion au milieu du navire. La première explosion a été suivie d’une deuxième quatre jours plus tard. Le feu a fait rage pendant 9 jours et s’est étendu au moins à deux autres cales. Deux marins sont morts, l’un a disparu et l’autre a succombé aux suites de ses brûlures, et trois autres sont blessés. Le porte-conteneurs a été abandonné par l’ensemble de son équipage. Le nombre éventuel de conteneurs tombés à la mer est inconnu.

Flamina-Robin-des-Bois-2012

Le MSC Flaminia est aujourd’hui tracté par deux remorqueurs spécialisés. Le convoi est arrivé dans les eaux sous autorité anglaise. Il reste que des ports comme Brest, Cherbourg ou Le Havre sont dans la liste des refuges éventuels. A ce jour, la préfecture maritime de l’Atlantique ou la préfecture de la Manche Mer du Nord n’ont pas reçu de sollicitation de la part des autorités anglaises, de l’affréteur suisse du navire Mediterranean Shipping Compagny -MSC-, de son armateur ou de son gestionnaire tous les deux établis en Allemagne.

Avant d’envisager l’entrée du MSC Flaminia dans un port européen, les experts doivent s’assurer qu’il n’y a plus de risques d’incendie ou d’explosion dans les conteneurs en périphérie de l’évènement initial et que la coque a gardé son intégrité malgré l’intensité des explosions et de l’incendie. Si ces deux incertitudes sont levées, Robin des Bois souhaite que le MSC Flaminia fasse l’objet d’une concertation entre toutes les parties prenantes et en particulier entre les autorités françaises et anglaises et soit réceptionné dans les meilleures conditions possibles au regard de la sécurité maritime et de la protection de l’environnement. Il est estimé que 20 à 30% des conteneurs embarqués font l’objet volontaire ou involontaire de fausses déclarations de contenu. En plus des conteneurs, le navire accidenté transporte plusieurs milliers de tonnes de fuel de propulsion.

Les incendies et explosions à bord de porte-conteneurs sont les risques émergents du transport maritime. On peut citer l’accident du Hyundai Fortune en 2006 au Sud du Yémen, celui du Hanjin Pennsylvania en 2002 au large du Sri Lanka et celui du CMA Djakarta en 1999 en Méditerranée.
Dans ces trois accidents, les causes avancées ont été l’hypochlorite de calcium et des explosifs pour feux d’artifice. Les trois navires ont été malgré les difficultés et les péripéties remorqués vers des ports refuge et les conteneurs ont été débarqués. Le Hyundai Fortune au moment de l’explosion avait perdu entre 60 et 90 conteneurs en mer ; il continue sa carrière sous le nom de MSC Fortunate.
MSC, affréteur du MSC Flaminia, s’est déjà illustrée dans les années passées dans de nombreux accidents de porte-conteneurs :
le Rena en Nouvelle-Zélande en 2011,
le MSC Chitra en Inde en 2011,
le MSC Napoli dans la Manche en 2007,
le MSC Al Amine dans le golfe de Tunis en 2005,
le MSC Ilona en Chine en 2004,
le MSC Rosa M en baie de Seine en 1997,
le MSC Carla au large des Açores en 1997.

Sources Robin des Bois et Cedre.
Photo REEDEREI NSB

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