Le caboteur pétrolier Tatihou pourrait arriver dans l’estuaire de la Gironde dans la soirée de mardi à mercredi. Ce navire construit en 1964 est sujet à une corrosion généralisée et à un empoussièrement par l’amiante dans les locaux machine et chaudière.
Le Tatihou , tracté par le remorqueur hollandais Peter, a quitté Cherbourg à 8 h dimanche matin, chassé du port normand où il stagnait depuis 4 ans par la Chambre de Commerce et d’Industrie voulant faire place nette pour la commémoration du débarquement.
L’armateur bordelais Socatra entend soumettre le Tatihou à quelques transformations dans un chantier local. Aucune hypothèse n’est exclue quant à l’avenir du Tatihou. “Nous pourrions le revendre pour qu’il reprenne du service en Afrique…” a déclaré à la presse M. Daniel Bozzoni, responsable de la flotte de Socatra.
Les armateurs pétroliers français sont rompus à ce genre d’exercices qui améliorent les bilans financiers et font courir aux mers et marins exotiques des risques graves.
C’est ainsi que Socatra a revendu l’Argoat (1973) devenu l’Argoat Star sous pavillon panaméen à une compagnie immatriculée à Belize et aux Emirats Arabes Unis, et l’Arvor (1971) rebaptisé Peace Star sous pavillon panaméen. Ces bateaux naviguent en Mer Rouge et en Afrique.
Comme le Nelé (ex Aubisque), revendu par un autre armateur pétrolier français, Petro Marine, à Diamond Seaways, un armateur nigérian battant pavillon du Cambodge ! L’Aubisque, juste avant sa revente, avait perdu l’usage de son gouvernail dans le port de Douala et était entré en collision avec plusieurs plates-formes, cargos et docks. “Nos côtes sont en train de devenir le point de chute des navires poubelles indésirables en occident” disaient alors les écologistes de Douala.
L’option africaine pour le Tatihou doit être exclue. Il reste autour de Bordeaux, comme naguère autour de Cherbourg, à trouver une solution pour la destruction et le désamiantage de ce caboteur pétrolier arrivé en fin de vie.
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