Face au manque de transparence chronique entourant la décontamination des terrains et nappes pollués constituant le terrain d’élection et d’implantation du Stade de France et les terrassements périphériques, l’association Robin des Bois propose la création immédiate d’une Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS) regroupant les autorités et associations de protection de l’environnement compétentes ou concernées et s’intéressant à l’ensemble de la réhabilitation de la Plaine St Denis. La Plaine St Denis est contaminée par un siècle et demi d’activités industrielles. Sur la commune de Saint-Denis, 4 sites dont l’usine à gaz du Landy située en face du Stade, aujourd’hui occupée par le centre de Recherches de Gaz de France, sont inscrits au dernier recensement des sites pollués diffusé par le Ministère de l’Environnement.
Le traitement en cours de la nappe sous-jacente pose des problèmes de salubrité et de sécurité pour le public, les joueurs et le personnel de maintenance et d’entretien. L’enceinte d’encerclement de la nappe, qui affleure la pelouse, perturbe l’écoulement des eaux souterraines. En un an, 40 cm d’hydrocarbures surnageant et produisant des gaz volatils toxiques se sont accumulés à l’extérieur de la paroi, sous le glacis et le parvis du Stade de France. Les infiltrations de gaz volatils toxiques à travers les bétons de fondation peuvent générer des poches nauséabondes voire explosives dans les galeries techniques de l’enceinte sportive. La tendance générale à la montée du niveau des nappes phréatiques dans la petite ceinture de Paris menace d’inondations ponctuelles les points bas du stade.
Le vieillissement des bétons de fondation immergés dans la nappe toxique doit faire l’objet d’un examen régulier.
Au-delà du Stade de France, c’est tout l’aménagement de la zone de bureaux et de services à implanter au sud du Stade qui est en cause. Les permis de construire sur les terrains voisins de Total sont différés à cause des pollutions aquatiques. Un litige ferait l’objet d’un contentieux juridique entre la compagnie pétrolière et le syndicat mixte d’aménagement de la Plaine Renaissance.
Plusieurs centaines de milliers de tonnes de terres polluées par les hydrocarbures ont été excavées pour creuser le trou du Stade de France. Les terres refusées par les gestionnaires de décharges de matériaux inertes (classe III) ont servi de matériaux de comblement de carrières dans l’Oise et de la région Picarde, comme à Bailleul-en-Therain. Les gravats pollués vont à terme polluer les nappes phréatiques locales. D’autres terres polluées ont servi de matériaux de couverture à la décharge de Vémars, au nord de Roissy. Cette décharge est désormais inscrite au dernier inventaire des “points noirs”.
Contrairement aux idées reçues, Gaz de France a toujours une responsabilité dans le suivi des pollutions et des traitements de dépollutions dans la Z.A.C. Cornillon Nord. C’est du moins ce qu’il ressort de l’arrêté préfectoral de la Seine Saint-Denis en date de juillet 1995 et toujours en vigueur. Cet arrêté préfectoral prescrit un certain nombre d’obligations, notamment d’éviter les pollutions des nappes profondes considérées par l’Agence de Bassin Seine-Normandie comme des réserves stratégiques. Ces nappes pourraient être menacées par des infiltrations consécutives aux percements des pieux de fondation du stade de France. D’autre part, cet arrêté préfectoral élude le rejet atmosphérique généré par le captage de la majorité des gaz toxiques émis par la nappe polluée. Robin des Bois estime que ce rejet supérieur à 3 kg/h de gaz toxiques devrait faire l’objet d’une procédure d’autorisation préfectorale.
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