Au Havre, le Projet “Port 2000″ cumule les risques industriels, les risques pour la sécurité maritime, les menaces pour l’environnement et les risques pyrotechniques. Une mine allemande avec une charge de 720 kg d’explosifs conventionnels vient d’être découverte dans le futur chenal, à 800 mètres du stockage pétrolier d’une capacité de 5 millions de tonnes. Le grand débat public et l’enquête publique n’ont pas informé la population sur l’état initial du site pollué par des vestiges de guerre et sur les risques de l’opération de déminage / débombage pour la population et les installations portuaires. En octobre 2000, c’est Robin des Bois qui a informé la presse de la présence de 2012 “ cibles ” dans le futur chenal de “ Port 2000 ”. Dans un deuxième temps, Robin des Bois a porté plainte devant la Commission Européenne et a demandé l’annulation des arrêtés préfectoraux autorisant “ Port 2000” devant le Conseil d’État. La France est d’ores et déjà destinataire d’une demande d’information de la part de la Commission Européenne pour “présomption de violation du droit communautaire”.
En janvier 2000, trois mois avant le début de l’enquête publique “ Port 2000 ”, le Port Autonome du Havre recevait l’étude de reconnaissance des engins de guerre dans le futur chenal du port. Cette étude conclut à la présence de 2012 “cibles” présentant chacune un caractère de cohérence supérieur à 97,5% avec des munitions de la Seconde Guerre Mondiale : obus, bombes, mines et torpilles. L’opération de déminage / débombage a débuté sans étude de risques en octobre 2000. Le bilan préfectoral au 20 avril 2001 fait état de “ 414 cibles traitées ” dont “ 19 munitions identifiées ”. Certaines “ cibles ” de la première zone explorée n’ont pas été retrouvées. L’étude de risques que l’INERIS a effectué sans l’IPSN initialement co-désigné, n’a pas été publiée et conclut d’après la Préfecture à “ un risque faible de dégât pour les habitations ou les installations industrielles en cas d’accident au cours du transport des engins découverts vers la zone de destruction située au large ”. La découverte d’engins ne nécessiterait pas l’évacuation des personnes “ mais leur simple maintien dans les locaux pendant la durée des opérations ”. Cette procédure devrait être mise en oeuvre pour la “destruction” de cette redoutable mine allemande en attente depuis un demi siècle. Le périmètre de sécurité de 1.500 m concerne un quartier de 10.000 habitants et inclut le port de plaisance et des bacs du stockage pétrolier. Robin des Bois souligne les risques pour les immeubles en front de mer, le trafic maritime, le trafic aérien, l’environnement industriel, et principalement les réseaux sous-marins de pipelines et les stockages pétroliers.
Le Port Autonome est pressé et planifie la fin du chantier de déminage / débombage pour septembre, malgré la période estivale et l’afflux de touristes, plaisanciers et pêcheurs.
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