Exportation illégale de déchets dangereux vers la Turquie
Le paquebot était à quai le long de la grande jetée du port de Marseille. Depuis septembre 2010, il jouait les ventouses de luxe et malgré sa silhouette imposante et sa cheminée rouge, il essayait de se faire oublier ou de faire croire que son escale était provisoire.
Initialement son arrêt à Marseille était technique. Il était question de remplacer les turbines à vapeur par des moteurs diesels. De technique, l’arrêt est vite devenu économique. Plus d’avenir pour un paquebot construit il y a 30 ans, sans des frais considérables et une remise à niveau réglementaire.
Coulé ?
Lyubov Orlova, communiqué n°5
Selon des informations diffusées par le Rescue Coordination Center d’Halifax au Canada, la balise de détresse du Lyubov Orlova s’est déclenchée dans la nuit du samedi 23 février. L’hypothèse privilégiée serait que le Lyubov Orlova ait fait naufrage. La balise de détresse était embarquée à bord du navire de croisière ou à bord d’une chaloupe de sauvetage. Le lieu du déclenchement est situé à 51°46.00N et 35°41.00W, soit 1700 km des côtes européennes, c’est-à-dire plus près que la localisation donnée le 21 février par l’agence du Département Américain de la Défense NGA (National Geospatial-Intelligence Agency).
Lyubov Orlova, communiqué n°4
Lyubov Orlova, communiqué n°4
Si les informations diffusées par les services d’information maritime américains sont vérifiées, le Lyubov Orlova est plus près des côtes américaines que des côtes européennes. En conséquence, Robin des Bois demande au Canada de diligenter et de financer les moyens logistiques capables de recapturer et de ramener le navire dans un port refuge. Par la suite, le Canada où le navire avait été saisi en septembre 2010 puis abandonné devra définir un plan de démolition différent du plan initial. En effet, la démolition du Lyubov Orlova dans un chantier douteux à Saint-Domingue dans les Caraïbes serait un scandale supplémentaire.
Le bateau fantôme n’est pas orphelin
Lyubov Orlova, communiqué n°3
L’ex paquebot russe Lyubov Orlova est sous la responsabilité du Canada. Il était en 2009 affrété par Cruise North Expeditions, une compagnie Inuit qui l’utilisait pour des croisières en Arctique. Il a été saisi en septembre 2010 dans le port de Saint John’s, province de Terre-Neuve par des créanciers canadiens dont les factures d’avitaillement et de fioul n’étaient pas payées. La Cruise North Expeditions affrétait en même temps le Clipper Adventurer (1) qui s’est échoué en août 2010 sur un récif au large du territoire canadien du Nunavut.
Le Canada, voyou de l’Atlantique
Lyubov Orlova, communiqué n°2
Les autorités canadiennes ont une responsabilité primordiale dans la dérive du paquebot Lyubov Orlova. Le Lyubov Orlova bat pavillon des îles Cook. Ce paquebot abandonné dans le port de Saint John à Terre-Neuve depuis 2010 devait rejoindre un fantomatique chantier de démolition à Saint-Domingue. Il a été vendu par un courtier canadien à un résident canadien d’origine iranienne ayant des intérêts à Saint-Domingue. Le Canada, dernier Etat détenteur du paquebot naguère utilisé pour des croisières en Arctique, a laissé partir le 23 janvier 2013 cette épave tractée par un remorqueur construit en 1962, le Charlene Hunt. Peu après le départ du convoi, le filin de remorque a cassé. Le Lyubov Orlova est parti à la dérive.
La fin du Pouah ! Koala
Le Hua Wen, ex-Probo Koala va être démoli dans les semaines qui viennent en Chine. La dispersion dans Abidjan de déchets de désulfuration d’une coupe pétrolière très chargée en composés soufrés contenant du mercaptan et de l’hydrogène sulfuré avait provoqué à partir d’août 2006 une panique collective et la paralysie de la capitale économique de la Côte d’Ivoire. 16 morts en contact rapproché avec des poches de gaz ont été officiellement déplorés. Les déchets toxiques nauséabonds déchargés des citernes du Probo Koala avaient quitté dans l’illégalité deux ports d’Europe du Nord, Amsterdam et Tallinn (1).
A la casse et à la dérive, telle est la devise du Canada
Lyubov Orlova, communiqué n°1
Le Canada envoie souvent ses navires de commerce usagés à la démolition au diable vauvert, notamment en Turquie.
En Septembre 2011, le Canadian Miner, parti en remorque à destination d’Aliaga (Turquie), avait rompu son amarre, dérivé et s’était échoué sur l’île de Scatarie en Nouvelle-Ecosse. Le coût de son démantèlement était estimé à 24 millions de $. L’épave du Canadian Miner se disloque, elle menace l’environnement et la pêche locale. Le Canadian Miner est toujours sur place. Les opérations de démantèlement sont suspendues.
Lyubov Orlova, le bateau fantôme
Lyubov Orlova
Lyubov Orlova. OMI 7391434. Navire à passagers. Longueur 100 m, 2.695 t. Pavillon Iles Cook depuis 2009. Société de classification Russian Maritime Register of Shipping. Construit en 1976 à Kraljevica (Croatie) par Titovo. Détenu en 2002 à Saint-Petersbourg (Russie). Ancien paquebot soviétique de la Far Eastern Shipping Company (Fesco) de Vladivostok, acquis en 1986 par la Lubov Orlova Shipping Company, de capitaux russes basée à Malte. Ce navire d’une capacité de 122 passagers était en dernier lieu affrété par Cruise North Expeditions, une entreprise inuit qui l’affectait chaque été à des croisières dans le nord canadien (baie d’Hudson, de Baffin…). Par suite d’impayés de salaires à ses 51 membres d’équipage et de dettes à ses fournisseurs de soutes, il a été saisi le 25 septembre 2010 à St.John’s (Terre-Neuve, Canada).
Bulletin « A la Casse » n°30 – Tour du monde de la démolition des navires
– Le sprint final de l’année 2012, p 6
– L’année 2012, l’année record, p 7
293 navires en 2006
1328 en 2012
– Un déjà cassé part à la casse ! p 1
– Les sans-refuges, p 4
– Un habitué du Congo belge à démolir en Lituanie, p 67
Bulletin « A la Casse » : un succès éditorial de Robin des Bois
Le numéro 29 d’A la casse.com est disponible (pdf 6Mo, 64 pages)
Le trimestriel qui se définit comme un bulletin d’information et d’analyses sur la démolition des navires est lu à travers le monde par plusieurs milliers de spécialistes. Le réseau international de Ship-breaking.com (titre de la version anglaise) s’agrandit d’année en année ; le courrier des lecteurs en témoigne.
Le premier numéro d’A la casse.com est né en février 2006 de la nécessité pour Robin des Bois de mieux comprendre et connaître le cycle de vie des navires de commerce et des navires militaires après l’affaire du Clemenceau. A ce sujet, A la casse.com a montré que l’exportation pour démolition de bateaux de guerre vers l’Asie est une habitude ancienne qui perdure. Le n° 29 le prouve avec les exemples du croiseur russe Mourmansk et de la frégate anglaise HMS Plymouth.