AZF et Marine Nationale relarguent des PCB et des dioxines
De la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines, sous-produits non intentionnels des processus de combustion et les PCB, produits commercialisés pour leur stabilité chimique et leur ininflammabilité, sont immunodépresseurs, perturbateurs hormonaux, cancérogènes pour tous les mammifères sauf l’homme et la femme selon un miracle soigneusement entretenu par les apôtres de la recherche scientifique française. Dangereuse pour l’environnement et la santé publique, la dispersion des dioxines et des PCB est perpétuée par des pratiques scandaleuses.
Dégazage et dérapage de la Marine Nationale
Quelques jours après la visite du Président de la République à l’arsenal de Brest consacrée aux nouvelles missions de sécurité maritime et de protection de l’environnement attribuées à la Marine Nationale, la préfecture maritime de Brest s’est engagée depuis 24 heures dans un processus d’immersion de 4 ex-avisos escorteurs.
Ces navires ont été sommairement débarrassés des hydrocarbures liquides mais des tonnes de dépôts au fond des soutes et dans le compartiment machines sont restées en place ainsi qu’une centaine de tonnes d’amiante. L’amiante en milieu marin ne peut pas être considérée comme un minéral inerte ; des recherches scientifiques commencent à prouver que sa libération au fil du temps et de la corrosion menace tous les étages de la vie aquatique.
Un espoir pour les navires en fin de vie
L’évolution des réglementations et des conventions internationales fait de la démolition des navires un métier d’avenir. L’extraction et l’élimination des matériaux et résidus toxiques et le recyclage des métaux sont deux conditions indispensables à la protection de l’environnement et à l’économie des ressources naturelles.
Dans cette logique, Robin des Bois est favorable au développement des plates-formes de déconstruction navale en Europe du Nord. Elles permettraient de neutraliser sur place les navires poubelles immobilisés dans les ports et d’éviter un raz de marée dans les chantiers asiatiques où les conditions de travail et la gestion de l’environnement sont désastreuses.
Le porte-amiantes Clémenceau
De par sa résistance à la corrosion et aux incendies, l’amiante libre ou lié à d’autres composants est indissociable de l’architecture et de la construction des portes-avions. Flocages, mastics, joints, tresses, gainages et câbles électriques, cloisons sèches, matelas et panneaux isolants, colles, dalles des sols, freins des ascenseurs, liaisons des tuyauteries, étanchéité des chaudières, protection des locaux électriques, des cuisines, des soutes à munitions, peintures et enduits, boucliers thermiques des systèmes de motorisation, panneaux de mousse amiantée, conduits de cheminée, textiles spéciaux, treuils, l’amiante sous toutes ses formes, dégradées par le temps est présent à tous les niveaux et dans tous les compartiments du Clémenceau.
Clémenceau : le retour ou le pompon
Robin des Bois apprécie que l’ex-porte-avions Clémenceau soit remorqué par la Marine Nationale et écarté des côtes Siciliennes.
L’association souligne depuis le 5 novembre les dangers représentés par le Clémenceau, en cas de rupture des remorques ou des chaînes d’ancres, d’échouage ou de dérive sur un axe maritime particulièrement fréquenté. L’association dans son communiqué du 25 octobre a aussi rappelé que de nombreux produits toxiques sont embarqués à bord du navire. Au sujet du pyralène, aucune réponse précise et chiffrée n’a été fournie par la Marine Nationale ou l’Etat français.
Pour un retour en lieu sûr du Clémenceau
L’errance du Clemenceau représente un danger majeur pour la sécurité maritime et pour l’environnement marin et littoral de la Méditerranée.
L’ex-porte-avions a une prise au vent considérable. Il est plus long que le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. C’est une falaise de métal. Les risques de rupture des remorques seront réels quand les conditions météo s’aggraveront, avec les conséquences habituelles de ce type d’accident : échouage, collision, dérive difficile à maîtriser. Les remorqueurs espagnols ne sont pas connus, surtout depuis 1 an et le naufrage du Prestige, comme des leaders mondiaux des opérations d’assistance.
Le Clémenceau, le porte-PCB
Depuis 3 semaines, l’ex-porte-avions Clémenceau a quitté en remorque le port de Toulon. Il est aujourd’hui immobilisé en pleine mer Méditerranée.
Pour le pyralène (appellation commerciale des PCB) utilisé dans les systèmes électriques et autres appareillages, le Clémenceau pourrait bien être pris la main dans le sac. Les exportations et importations de pyralène sont soumises aux acceptations préalables des administrations nationales. Le pays récepteur doit faire la preuve qu’il détient les capacités techniques d’élimination des PCB. Plus clair encore, le Ministère de la Défense a soumis dans le cadre du plan national de décontamination et d’élimination des appareils contenant des PCB un inventaire et un échéancier de décontamination entre 2002 et 2010 au plus tard. A ce titre, 1507 transformateurs, 78 condensateurs, 27 redresseurs, 1 local à huile et 5 disjoncteurs ont été déclarés.
En rade, le Clemenceau se doit de revenir à Toulon
L’ex-porte-avions Clemenceau est en infraction. Il exporte un nombre indéterminé de transformateurs, de condensateurs au PCB et des huiles hydrauliques contaminées aux PCB. Sous les appellations commerciales de Pyralène ou d’Askarel, les PolyChloroBiphényles ont été fabriqués et utilisés entre 1930 et 1985-90 dans les liquides de refroidissement diélectrique et dans les huiles à cause de leur forte capacité à résister aux incendies. Leur usage sur les navires en général, et militaires en particulier, était considéré comme une contribution à la sécurité.
Les errements de la déconstruction navale
Objet : Clemenceau
Après avoir formé le projet d’immerger officiellement le porte-avions Clemenceau, la Marine Nationale se trouve confrontée au maquis de la sous-traitance des ferrailleurs de navires. Parti de Toulon et attendu à Gijon, le convoi s’orienta donc vers la Méditerranée orientale.
Il n’est finalement pas sûr que l’ex-navire de guerre, contenant plusieurs milliers de tonnes d’amiante, des milliers de litres de pyralène et des résidus d’hydrocarbures trouve un démolisseur, sauf en Inde ou au Pakistan. Alerte ! A défaut d’immersion volontaire, une immersion accidentelle est vite arrivée. La politique de la Marine Nationale est ambiguë. Jusqu’à l’entrée en vigueur le 31 décembre 2004 de l’interdiction d’immersion de navires dans le cadre de la convention internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est, la Marine Nationale entend détruire plus de 50 navires au cours d’exercices de tirs liés à l’entraînement des forces navales.
Tricolor : un chantier en déséquilibre
Les délais annoncés par les opérateurs de CBT (Combinatie Berging Tricolor) et la Préfecture Maritime ne seront pas tenus. Les autorités françaises, qui ont la responsabilité de la sécurité sur zone, doivent en liaison avec leurs homologues européens et avec les armateurs norvégiens organiser et renforcer les dispositifs de balisage et de signalement de l’épave du Tricolor pendant l’hiver prochain.