La chasse à l’Onyx
L’Onyx est un car ferry usé par plus de 30 ans de service en Scandinavie. Il a été considéré comme un déchet par l’agence finlandaise de l’Environnement mais, comme tout déchet est valorisable selon le dogme du Développement Durable, il a été racheté par un armateur indien, Prayati Shipping PVT. Celui-ci prétend dans un premier temps que l’ex-Casino Express servira de transporteur de voitures au Moyen-Orient puis dans un deuxième temps qu’il subira des transformations en Turquie en vue de la poursuite d’exploitation.
Onyx : Note d’information
Le car ferry Onyx, ex-C Express, ex-Casino Express, ex-Fennia a failli couler dans la Manche si l’Abeille Bourbon n’était intervenue pour sauver les 26 marins de l’équipage et le remorquer vers Brest le 23 novembre.
L’Onyx construit en 1966 en Suède était officiellement destiné à la démolition selon la banque de données Equasis. Sa société de classification Lloyd’s Register of Shipping lui a retiré ses certificats. Il bat pavillon Saint-Kitts-et-Nevis, un des pavillons du dernier voyage utilisé pour des raisons d’économie par les propriétaires.
Enquête publique sur le projet de terminal vrac de Cherbourg
A l’attention de Madame la commissaire-enquêteur
Commentaires et questionnements de Robin des Bois sur le déroulement et le contenu de l’enquête publique sur le projet de terminal vrac de Cherbourg
Ces commentaires font suite au communiqué ci-joint du 11 mai 2009 repris ci-dessous.
Une ressemblance frappante avec l’Arctic Sea
Pour des raisons inconnues de l’opinion publique, l’Arctic Sea, un cargo russe, a été capturé en juillet 2009 dans la mer Baltique, détourné de sa destination initiale et repéré à la mi-août au large du Cap-Vert. L’Arctic Sea a les mêmes capacités et les mêmes spécialités que les deux Kapitan qui font depuis deux jours les vedettes à Cherbourg avec de l’import-export de déchets nucléaires et de combustibles fissiles (uranium appauvri, uranium enrichi). Comme le Kapitan Mironov et le Kapitan Luz, l’Arctic Sea est d’abord un humble transporteur de bois du nord, il bat pavillon maltais et est géré par une compagnie d’Arkhangelsk.
Déchets nucléaires : rien de neuf
Objet : Uranium appauvri
Les « révélations » sur un trafic d’uranium appauvri issu du retraitement à l’usine de La Hague entre la France et la Russie qui font l’actualité du jour n’apportent rien de nouveau. En vérité ce trafic entre la France et la Russie existe depuis le début des années 70. Il a été révélé au très grand jour et à l’opinion internationale grâce à l’intervention de deux membres du mouvement Greenpeace le 26 août 1984, vingt quatre heures après le naufrage en mer du Nord du Montlouis transportant 400 tonnes d’uranium appauvri entre le Havre et le port alors russe de Riga. Le scandale a alors fait le tour du monde et les unes de tous les journaux y compris français pendant plusieurs semaines, le temps nécessaire à la récupération dans l’épave des fûts qui ne s’en étaient pas échappés. Les explications fournies par les opérateurs étaient exactement les mêmes qu’aujourd’hui mais l’affaire avait fait un bruit énorme ; survenant en pleine guerre froide elle éclairait d’un jour inattendu et coopératif les relations entre la France et la Russie et des accointances sur les matériaux fissiles qui n’ont jamais été remises en cause.
Un projet maritime sans gouvernail et sans gouvernance
Le Grenelle de la Mer est le niveau national où se discutent les perspectives d’amélioration et d’évolution de la gouvernance maritime. Cherbourg, à travers l’actualité d’un projet de trafic portuaire, montre en même temps les lacunes et les incohérences de cette gouvernance telle qu’elle est appliquée aujourd’hui.
Il est envisagé d’importer du charbon de Colombie et d’Afrique du Sud à bord de minéraliers de 17 m de tirant d’eau qui seraient déchargés en pleine mer, le charbon étant dans un deuxième temps transporté par barges dans le port de Cherbourg puis ré-expédié à bord de caboteurs à destination des centrales thermiques essentiellement anglaises.
Tempête dans le Sud-Ouest / avarie du Provalys
Note d’interrogation
Le Provalys est l’un des plus gros méthaniers du monde. Pendant son baptême en novembre 2006, ses caractéristiques innovantes dans le domaine de la propulsion et de l’isolation des cuves ont été mises en avant. En cas de dysfonctionnement, ce type de navire expose les personnes, les biens et l’environnement à des risques considérables d’incendie, de projection et d’explosion.
Le blé est une cargaison dangereuse
Objet : échouement du Gunay 2
L’échouement du cargo turc Gunay 2 à proximité de Marseille rappelle que les céréales peuvent être dangereuses dans le milieu marin.
Le 25 septembre 1996, le Fénès s’échoue dans le détroit de Bonifacio avec 2500 tonnes de blé à destination de l’Albanie. Ce vieux vraquier panaméen avait quitté Port-la-Nouvelle chargé de 2500 tonnes de blé et avait été retenu à quai pendant quelques heures pour défaut de présentation de certificats de stabilité, certificats finalement produits par fax. La dislocation du navire a provoqué l’épandage sur les hauts fonds de la cargaison. Au moins 8 ha ont été brûlés par la fermentation du blé, les dégagements massifs d’hydrogène sulfuré, de méthanol et d’éthanol, ces 3 sous-produits rendant difficile l’intervention de plongeurs sous-marins.
Déchets Globe (n°2)
La course autour du monde abandonne au large du Cap Horn une nouvelle épave et un magmas de déchets.
Déchets Globe (n°1)
18m de déchets de fibres de carbone, des centaines de m2 de voiles synthétiques, des dizaines de mètres de câbles et m3 de déchets électriques et électroniques et une batterie de batteries sont abandonnés dans les mers australes par l’assureur Generali. Les balises se seraient tues. Posées sur le dos des tortues marines, elles sont inépuisables ; cet arrêt inexpliqué pour autant qu’il soit authentique n’aurait pas dû dispenser le monde des assurances de rechercher et de convoyer à bon port un bateau en bon état. Cet abandon de déchets dans les mers australes témoigne d’un grand art de l’imprévoyance.