Sauvez les vieilles dames !
La mise à mort des deux éléphantes d’Asie du jardin zoologique de la Tête d’Or à Lyon serait entachée de cruauté et d’illégalité.
Cruauté
Chaque année, des milliers d’éléphants sont eux aussi mis à morts en Afrique ou en Asie par la faute du trafic illégal d’ivoire et de la régression des habitats naturels. Viendrait s’y ajouter l’exécution de ces deux éléphantes de 42 et 43 ans, un âge très respectable pour les espèces éléphantines qu’un nombre infime de spécimens dans les milieux sauvages a aujourd’hui la chance de connaître.
L’éléphant n’est pas une marchandise
CITES 2000 – Nairobi
La 11ème Conférence des Parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) s’est ouverte aujourd’hui au siège du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, à Nairobi, au Kenya. Lors de la dernière session plénière, en juin 1997, à Harare (Zimbabwe), les populations d’éléphants (Loxodonta africana) du Zimbabwe, du Botswana et de la Namibie ont été déclassées de l’annexe I (interdiction du commerce international) à l’annexe II (commerce contrôlé). Ce déclassement partiel visant à exporter de l’ivoire vers un importateur unique, le Japon, ne devait devenir effectif qu’après renforcement de la coopération internationale dans la maîtrise du braconnage des éléphants et de la contrebande de l’ivoire. Depuis 1997, à travers l’Afrique et l’Inde, le braconnage des éléphants s’est multiplié et les trafiquants d’ivoire ont récupéré leurs parts de marché.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction en passe d’être rachetée par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)
CITES 2010 – Doha
Communiqué n°8 – FIN
La 15ème Conférence des Parties à la CITES vient de s’achever à Doha. Le requin taupe a été remis sur la table suite à l’intervention de Singapour qui a estimé qu’il y avait eu des problèmes techniques lors du premier vote. Les débats ont été escamotés par une astuce de procédure et la proposition est directement repassée au vote. Elle a été rejetée à trois voix près. L’Islande, candidate à l’Union européenne, et le Japon qui accueille en octobre prochain la Conférence pour la Biodiversité en affichant les meilleures intentions du monde se sont chaleureusement tombés dans les bras au milieu de la salle de conférence pour se féliciter de cet échec de l’Europe et des protecteurs des requins. Les associations telles que Japan Fisheries Association sont vite sorties pour fêter le résultat d’un lobby intensif. Installée pour protéger les espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction des excès du commerce international, la CITES devient progressivement une convention de protection du commerce. Le délégué de la Guinée a résumé hier en plénière l’analyse de beaucoup de participants : « Ma remarque est fort amère, je constate après avoir attentivement écouté les débats que les considérations économiques dominent la vision environnementale ». Les décisions sur les espèces marines ont confirmé que la mer est considérée par la communauté internationale comme un réservoir pour manger, pour guérir, pour se décorer, mais lorsqu’il s’agit de la protéger, c’est presque le désert, comme autour de Doha.
Le bois de rose, les éléphants d’Afrique, l’ours blanc et le canard des Mariannes
La 15ème Conférence des Parties à la CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, se tiendra du 12 au 25 mars 2010 à Doha au Qatar. Comme à chaque session depuis 1989, Robin des Bois sera présent.
La CITES compte 175 Etats membres. Les décisions se prennent à la majorité des 2/3. L’annexe 1 interdit le commerce international, l’annexe 2 le réglemente. L’annexe 3 est décidée unilatéralement par un Etat et appelle les autres pays membres de la CITES à apporter leur assistance pour contrôler le commerce. Le compte-rendu de la précédente plénière de la CITES est disponible (pdf). |
Le bois de rose, pau rosa (Aniba rosaeodora duckei) :
Chanel utilise de l’essence de bois de rose dans le n°5. En 1997, une controverse a surgi à ce sujet entre le parfumeur et Robin des Bois. Elle s’est conclue par un accord mutuel sur la nécessité de protéger le bois de rose notamment par un contrôle du commerce international en inscrivant l’espèce à l’annexe 2 de la CITES et par des essais de plantation en Guyane française. Actuellement, les huiles ou essences de bois de rose mises sur le marché sont pour la plupart d’origine chimique mais elles peuvent contenir des traces d’essence naturelle. Le marché des huiles certifiées « agriculture biologique » à usage d’aromathérapie s’est emparé de l’huile de bois de rose allant jusqu’à lui prêter des vertus anti-dépressive et aphrodisiaque. Le Brésil, principal pays de l’aire de répartition, propose l’inscription du bois de rose en annexe 2. L’ensemble de la parfumerie française y est favorable. Plus de 10 ans après le début de la campagne de Robin des Bois, le long temps de la diplomatie, cette proposition est un enjeu pour l’association. Ce n’est pas gagné d’avance ; les Etats qui tirent profit des ressources forestières sont en général très réticents à l’inscription d’un arbre dans les annexes 1 ou 2. En l’espèce il faut saluer la clairvoyance du Brésil.
Lettre ouverte au maire hygiéniste de Granville
Sujet : éléphants
Monsieur,
Robin des Bois, association de protection de l’Homme, de l’environnement et des éléphants est indignée par votre décision spectaculaire et irrationnelle visant à interdire l’accès à la plage et aux eaux des deux éléphants de cirque. En effet, la pollution épisodique éventuellement générée par les deux pachydermes est peu de chose à côté des macrodéchets jetés sur les plages par les touristes et des eaux noires des WC sans traitement qui s’accumulent dans les ports de plaisance. En cette période de pointe estivale et de surpopulation sur le littoral normand, il y a sans doute d’autres rappels à l’ordre à lancer et d’autres comportements fautifs à sanctionner que celui du délassement de deux éléphants qui vivent en captivité et peuvent trouver à Granville comme sur d’autres sites du littoral un peu d’horizon et de liberté.
Pékin 2008 : les anneaux sont en ivoire
Le 16 juillet 2008 à Genève, trois semaines avant le début des Jeux Olympiques, la Chine a obtenu le statut de partenaire commercial du trafic légal de l’ivoire. Cette distinction renforce aussi sa position incontestée de leader du trafic illégal de l’ivoire. Des milliers de commerçants détaillants en ivoire à travers la Chine pourront avoir la tête haute et recevoir sans problèmes les touristes. Dans quelques mois conformément au processus mis au point par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction,), la vente aux enchères de 108 tonnes d’ivoire détenues par l’Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe sera dynamisée par la présence de deux acheteurs, le Japon jusqu’alors seul candidat potentiel et la Chine. Un peu d’ivoire légal suffit à blanchir beaucoup d’ivoire illégal et il n’y a aucun doute sur le fait que le prix de la matière première va s’envoler après cette entrée de la Chine à la bourse internationale de l’ivoire.
L’Afrique solidaire, l’éléphant s’impose
La Haye, Pays Bas
14e session de la conférence des parties de la Convention de Washington, sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
L’Afrique australe, depuis plusieurs années, organise des tournées à travers le monde pour militer en faveur du commerce international de l’ivoire tel un rouleau compresseur. Le reste du continent africain subissait. Mais depuis la dernière session de la CITES à Bangkok en 2004, la riposte des pays dont les populations d’éléphants sont les plus fragmentées et fragiles s’organise et a été formalisée à cette session par une demande de moratoire sur le commerce international de l’ivoire pendant 20 ans présentée par le Mali et le Kenya, soutenue par une vingtaine de pays africains.
Ça chauffe aussi pour les éléphants
14e session de la conférence des parties de la Convention de Washington, sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) – La Haye, Pays Bas
Alors qu’il lui est demandé de militer pour la suspension du commerce international de l’ivoire, M. Juppé, Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables assure dans un communiqué daté du 4 juin que « la France continuera à plaider sans relâche pour un renforcement de la lutte contre le braconnage et le commerce illégal de l’ivoire… »
Le poing sur les Eléphants
Les réunions préliminaires à la 14eme session de la conférence des parties à la Convention de Washington sur les espèces animales et végétales menacées d’extinction se sont déroulées dans des conditions glaciales à Paris. La dernière a eu lieu le 15 mai 2007. A cette occasion, les membres de la délégation française ont redit que la France était défavorable à la proposition du Kenya et du Mali sur la suspension du commerce international de l’ivoire pendant 20 ans. Cette position serait partagée par la majorité des membres de l’Union Européenne. Ce qui reste à prouver. Il se pourrait plutôt que la France tente d’imposer sa position à l’Union Européenne. La présence du délégué général de la Confédération des Métiers et des Utilisateurs des Ressources de la Nature (Comurnat) au sein de la délégation française et même au sein du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables (MEDAD) depuis quelques semaines est à cet égard très instructive et très inquiétante.