Obama, Hollande et les éléphants
Les Etats-Unis ont annoncé début septembre qu’ils procéderont le 8 octobre à la destruction de 5,4 tonnes d’ivoires illégaux saisis depuis 25 ans sur leur territoire. Cette destruction se fera en application de l’ordonnance exécutive du président Obama du 1er juillet 2013 relative à la lutte contre le trafic d’espèces sauvages. Les Etats-Unis ont en effet lancé un programme national et international visant à contrer « le massacre coordonné mis en œuvre par des organisations criminelles armées ». La tâche est immense.
L’Inde brûle l’ivoire de contrebande. Et la France ?
Aujourd’hui, l’Etat du Maharashtra va brûler des matières précieuses animales saisies par les équipes de lutte anti-braconnage. Des peaux de léopards et de tigres qui se négocient aux alentours de 12.000 euros pièce et des défenses d’ivoire dont le prix sur le marché noir oscille entre 1.500 et 5.500 euros/kg vont ainsi être définitivement éliminées.
L’Etat du Kerala s’apprête à faire de même avec son stock de 3 tonnes d’ivoire correspondant à 20 ans de saisie.
Grâce à ces gestes volontaires et spectaculaires, les autorités indiennes entendent redoubler d’efforts pour lutter contre la criminalité environnementale à l’égard des animaux protégés par les conventions internationales et les lois indiennes. Elles entendent aussi éviter toute dispersion ou « perte » ou commercialisation des stocks saisis.
Robin des Bois les suivra A la Trace
Robin des Bois publie aujourd’hui le numéro 1 d’A la Trace, bulletin trimestriel d’information et d‘analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux menacés d’extinction.
206 évènements liés à des braconnages, des saisies, des arrestations et des condamnations survenus en Afrique, en Australie, en Amérique, en Europe et en Asie sont rapportés. Cette vision panoramique de la cruauté et de la criminalité envers la faune sauvage entre le 1er avril et le 30 juin 2013 fait frémir et réfléchir.
Ivoire : une première très inquiétante !
Quelles que soient les motivations du voleur d’ivoire au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, ce hold-up est à prendre au sérieux. S’agit-il d’une initiative personnelle, d’une commande ou de l’émergence d’un nouveau réseau clandestin de trafic d’ivoire en France et en Europe ?
Depuis 2011, 82 cornes de rhinocéros ont été volées en Europe dont 11 en France. Ces vols sont attribués à des réseaux criminels organisés. Ils visent les musées, des antiquaires, des salles de vente aux enchères, des taxidermistes et des collectionneurs privés. Les vols sont parfois assortis de violence auprès des personnes. Dans les zoos, les rhinocéros font l’objet d’une protection renforcée. Le développement de ces vols est parallèle à l’augmentation du braconnage en Afrique et en Asie et à l’augmentation du prix au kilo de la corne de rhinocéros sur le marché noir et le marché légal. Certains experts évoquent le prix de 65.000 euros le kilo.
La CITES se moque du braconnage des éléphants
Les compromis et les blablas signent la fin de l’ère des éléphants
Malgré les grands discours à l’occasion de son 40ème anniversaire, la CITES – Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction – a échoué à protéger les éléphants. Les populations d’éléphants en Afrique sont littéralement assiégées pour répondre à la demande d’ivoire en Asie. Rien qu’en 2011, au moins 25.000 éléphants ont été massacrés pour l’ivoire et le phénomène a empiré en 2012.
Du calme pour les éléphantes !
Aucune réglementation française ou européenne ne traite explicitement de la tuberculose chez les espèces animales sauvages ou en captivité.
Le décret du 30 juin 2012 du Ministère de l’Agriculture ne mentionne pas la tuberculose dans la liste des dangers sanitaires pour lesquels les plans nationaux d’intervention d’urgence doivent être élaborés. Dans ce cadre d’urgence, le préfet a à sa disposition 8 autres options que l’abattage des animaux malades ou contaminés ou ayant été exposés à la contagion.
Sauvez les vieilles dames ! n°2
En liberté, les éléphants d’Asie vivent entre 50 et 60 ans. En captivité, ils vivent un peu moins longtemps.
Les « deux vieilles dames » de 42 et 43 ans qui animent depuis des années le zoo du parc de la Tête d’Or sont condamnées par la mairie de Lyon et la préfecture de région à la retraite anticipée.
Ce n’est pas de l’euthanasie à tort citée dans les communiqués officiels, c’est de l’empoisonnement par injection intraveineuse de pentobarbital. La mission et la définition de l’euthanasie sont de mettre un terme aux souffrances d’un malade incurable.
Sauvez les vieilles dames !
La mise à mort des deux éléphantes d’Asie du jardin zoologique de la Tête d’Or à Lyon serait entachée de cruauté et d’illégalité.
Cruauté
Chaque année, des milliers d’éléphants sont eux aussi mis à morts en Afrique ou en Asie par la faute du trafic illégal d’ivoire et de la régression des habitats naturels. Viendrait s’y ajouter l’exécution de ces deux éléphantes de 42 et 43 ans, un âge très respectable pour les espèces éléphantines qu’un nombre infime de spécimens dans les milieux sauvages a aujourd’hui la chance de connaître.
L’éléphant n’est pas une marchandise
CITES 2000 – Nairobi
La 11ème Conférence des Parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) s’est ouverte aujourd’hui au siège du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, à Nairobi, au Kenya. Lors de la dernière session plénière, en juin 1997, à Harare (Zimbabwe), les populations d’éléphants (Loxodonta africana) du Zimbabwe, du Botswana et de la Namibie ont été déclassées de l’annexe I (interdiction du commerce international) à l’annexe II (commerce contrôlé). Ce déclassement partiel visant à exporter de l’ivoire vers un importateur unique, le Japon, ne devait devenir effectif qu’après renforcement de la coopération internationale dans la maîtrise du braconnage des éléphants et de la contrebande de l’ivoire. Depuis 1997, à travers l’Afrique et l’Inde, le braconnage des éléphants s’est multiplié et les trafiquants d’ivoire ont récupéré leurs parts de marché.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction en passe d’être rachetée par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)
CITES 2010 – Doha
Communiqué n°8 – FIN
La 15ème Conférence des Parties à la CITES vient de s’achever à Doha. Le requin taupe a été remis sur la table suite à l’intervention de Singapour qui a estimé qu’il y avait eu des problèmes techniques lors du premier vote. Les débats ont été escamotés par une astuce de procédure et la proposition est directement repassée au vote. Elle a été rejetée à trois voix près. L’Islande, candidate à l’Union européenne, et le Japon qui accueille en octobre prochain la Conférence pour la Biodiversité en affichant les meilleures intentions du monde se sont chaleureusement tombés dans les bras au milieu de la salle de conférence pour se féliciter de cet échec de l’Europe et des protecteurs des requins. Les associations telles que Japan Fisheries Association sont vite sorties pour fêter le résultat d’un lobby intensif. Installée pour protéger les espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction des excès du commerce international, la CITES devient progressivement une convention de protection du commerce. Le délégué de la Guinée a résumé hier en plénière l’analyse de beaucoup de participants : « Ma remarque est fort amère, je constate après avoir attentivement écouté les débats que les considérations économiques dominent la vision environnementale ». Les décisions sur les espèces marines ont confirmé que la mer est considérée par la communauté internationale comme un réservoir pour manger, pour guérir, pour se décorer, mais lorsqu’il s’agit de la protéger, c’est presque le désert, comme autour de Doha.