Un plan Alang
Dans le cadre de l’adaptation de la flottille de pêche à la politique européenne, plusieurs centaines de bateaux vont être détruits en France d’ici à la fin de l’année. Chaque propriétaire reçoit de la part de l’Etat français et de l’Union européenne une prime substantielle qui peut atteindre 600.000 €. La prime est calculée en fonction de l’âge du navire, de sa taille, du type et du quota de pêche, de la puissance du moteur et son versement est seulement assujetti à la preuve de la destruction ou de l’incapacité définitive à naviguer.
L’information en queue de poisson
Depuis le 13 janvier 2005, la pêche est interdite dans la rivière Essonne entre la commune de Beaulne et celle de Corbeil-Essonne au niveau de la confluence avec la Seine. Il y a sur cette section de l’Essonne des dizaines de pêcheurs assidus et superéquipés par Mondial Pêche. Il y en a encore plus dans les étangs et marais adjacents. Tout cet écosystème aquatique est intégré dans des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), des Zones Natura 2000, et une Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO). Ces pièces d’eau ne sont pas concernées par l’arrêté préfectoral d’interdiction de pêche alors que l’interdiction de la pêche dans la Somme intègre « les points d’eau hydrogéologiquement reliés ». Des analyses PCB devraient être diligentées dans les poissons des étangs de Saint-Blaise, de l’Etang Fleuri et des marais attenant à l’Essonne.
La pêche de plaisance est-elle compatible avec le fair play ?
L’association Robin des Bois a suscité l’engagement du Grenelle d’encadrer la pêche récréative. Cet engagement est repris dans l’article 28 du projet de loi Grenelle 1 : « la France renforce sa politique de gestion durable et concertée des ressources halieutiques, en mettant en place l’éco-labellisation des produits de la pêche dès 2008 et en renforçant l’encadrement de la pêche de loisir et la lutte contre la pêche illégale dans les eaux sous juridiction française».
Le salon nautique a trop la pêche
Au cours de la réunion tenue au siège du Comité National des Pêches Maritimes en présence d’organisations de protection de l’environnement, le responsable du Comité Régional des Pêches du Languedoc-Roussillon a souligné que sur son littoral, il y a 700 bateaux de pêche professionnelle et 91.000 bateaux de plaisance.
En France, au moins 2 millions de ces unités, toutes tailles et régions confondues, se livrent à la pêche dite de loisirs ou récréative, pêche plaisance et plaisir, qualifiée parfois de sportive et se réfugiant le plus souvent sous le patronage de la pêche familiale, une notion démunie de valeur juridique et de seuil maximal. 2 millions de pères de famille ne pêcheraient en majorité selon les statistiques que 5 kg de poissons chacun par an à l’occasion de 5 sorties. Dans des cas similaires de distorsion de la réalité, les instituts de sondages évoquent une possible démémorisation, les médecins des troubles de la mémoire, les observateurs réalistes une dissimulation !
Clôture à Bangkok
Convention sur le commerce international d’espèces animales et végétales menacées d’extinction (CITES ou Convention de Washington)
13ème assemblée plénière de la CITES. 166 pays membres. 155 organisations professionnelles, syndicales, de protection de l’environnement. Le 1er Ministre Thaïlandais a rappelé dans le discours d’ouverture que le trafic des espèces animales et végétales est intégré au trafic d’armes et de stupéfiants. Certains poissons, à l’issue de la réunion, accèdent au rang d’animaux à protéger. L’annexe I interdit le commerce international, l’annexe II l’encadre.
Miam Miam l’espèce menacée d’extinction
Les fautes de mauvais goût se réchauffent d’année en année. Depuis une semaine, le réseau des abribus de la RATP expose aux Parisiens et aux visiteurs étrangers l’égérie de la République baignant dans une coupe pleine de caviar. Cette nouvelle promotion d’une conserve d’œufs est tout à fait mal placée. Les esturgeons sont menacés d’extinction. Leurs populations en mer Caspienne ont diminué de 90% en 20 ans. Depuis le 1er avril 1998, le commerce international légal est soumis à des délivrances de permis d’exportation et d’importation. La vente du caviar représente une manne pour les trafiquants et leur entourage. Le commerce légal est estimé à 100 millions de dollars américains par an, le commerce illégal à 10 fois plus. L’habitat des esturgeons est perturbé et pollué par les exploitations de pétrole et de gaz, les rejets des fleuves et les nombreuses friches industrielles toxiques et désaffectées.
Utimes décisions
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
Suite au communiqué de Robin des bois en date du 14 Novembre, intitulé “Feu vert pour le pillage en mer”, il est plus pertinent aujourd’hui de parler de “feu orange”. En effet, à la suite d’un retournement inattendu mais souhaité par toutes les ONG observatrices à la CITES, la dernière réunion plénière réunie aujourd’hui à Santiago du Chili a décidé d’inscrire le requin baleine et le requin pèlerin en annexe II, ce qui obligera les pays exportateurs et importateurs à délivrer des certificats d’exportation et d’importation.
Feu vert pour le pillage en mer
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
La prise en compte des ressources halieutiques et des espèces marines par la CITES se heurte à l’opposition militante du Japon et de la Norvège et à la méfiance des armateurs européens. Des micro-Etats insulaires ou des plaques tournantes du trafic international de poissons comme le Sénégal renforcent cette alliance. La priorité des priorités reste le marché. Pour les espèces, on verra après, à une exception près.
La légine au-dessous des lois
Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction
CITES 2002 – Santiago du Chili
L’extinction commerciale des légines, poissons des grands fonds antarctiques et sub-antarctiques est pour bientôt. Aux quotas officiels attribués par le Chili, l’Argentine, la France, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud (20.000 t/an) s’ajoutent 30.000 à 50.000 tonnes pillées par des navires battant pavillon de complaisance. Le Togo, Belize, le Honduras, Sao-Tomé, Panama sont très en vogue sur l’océan austral. Ils travaillent en meute et sauf exception ne se font pas prendre par les chiens de garde des marines militaires australienne et française. Comme dans la marine marchande, les équipages sont sous-payés, multinationaux, ignorants des risques et des règlements, et les propriétaires des navires sont des armateurs prospères, installés en l’occurrence en Espagne, à Taïwan, en Ukraine, en Russie, en Norvège, en Indonésie, à Hong-Kong… 10 Euros du kilo à la débarque, ça aiguise les appétits. La France a un rôle important à jouer dans ce domaine austral. Sa Zone Economique Exclusive y représente 17 millions de km2, 7 fois la Méditerranée. Un patrouilleur et 2 frégates ne suffisent pas à y assurer la police des pêches. Les pirates sont bien informés. Ils connaissent en particulier les heures de survols satellitaires utilisés par la Marine Nationale pour les repérer. Si rien n’est fait, les légines vont être ratissées par les bateaux IUU (Illegal, Unreported, Unregulated), comme dans les années 70 les poissons des glaces l’ont été par la flotte russe.