Erradium
La Suisse et la France, berceaux jumeaux de l’industrie horlogère ont oublié que pendant un demi-siècle, des « radium girls » ont peint les aiguilles et les chiffres des montres et des réveils avec une solution luminescente pour que chacun puisse lire l’heure de nuit. Le travail minutieux se faisait en atelier ou très souvent à domicile. La sous-traitance de ces tâches complique les recherches des sites à risque. A ce jour, 83 sites en Suisse et 30 en France sont repérés autour de la frontière.
Vers un nouveau Tchernobyl ?
28 ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, l’Ukraine est confrontée à un chaos politique. Dans ce contexte, la question du fonctionnement de l’industrie nucléaire ukrainienne est dangereusement mise de côté. Il y a 15 réacteurs nucléaires en Ukraine, tous alimentés par du combustible venu de Russie. Ils ont été conçus dans les années 60-70 et ne sont pas conformes aux normes de sécurité et à la réglementation aujourd’hui en vigueur en Ukraine. En 2012, le gouvernement ukrainien a décidé de prolonger de 20 ans l’exploitation de 11 de ses plus vieux réacteurs qui devaient être arrêtés à partir de 2015. Compte tenu des actuelles difficultés politiques et financières, on doute que les fonds nécessaires seront disponibles. D’importants investissements sont indispensables pour garantir la protection radiologique des travailleurs chargés de l’adaptation des sites de même que la sûreté des réacteurs au-delà de la durée de vie initialement prévue. Les prolongations d’activité des réacteurs sont financées par la communauté internationale en particulier la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). Ces extensions d’exploitation n’ont pas fait l’objet d’enquête publique quant à leur impact environnemental et ne sont pas conformes à la Convention d’Espoo sur les impacts sanitaires et environnementaux des projets industriels dans un contexte transfrontière.
Stocamine* et Cigéo** dans le même bateau
* Stocamine à Wittelsheim près de Mulhouse était un centre de stockage en profondeur – 550 mètres – de déchets toxiques non recyclables et non radioactifs dans un banc de sel. Entre février 1999 et septembre 2002, 44.000 tonnes de déchets y ont été stockés.
** Cigéo aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne est un projet de stockage en profondeur – 500 mètres – de déchets radioactifs non recyclables dans une couche d’argile.
En 1997, l’arrêté préfectoral d’autorisation de Stocamine prévoyait une exploitation pendant 30 ans et exigeait à ce terme le retrait des déchets sauf renouvellement de l’autorisation. La réversibilité s’accompagnait de dispositions techniques et financières garantissant à tout moment le retrait de tout ou partie des déchets.
Lettre ouverte à l’ambassadeur de Turquie
Monsieur l’Ambassadeur de Turquie
16, Avenue de Lamballe
75016 Paris
Objet : démantèlement en Turquie de navires transporteurs de matières radioactives
A l’attention de Son Excellence Monsieur Tahsin Burcuoglu, Ambassadeur de Turquie
Votre Excellence,
Nous apprenons que les navires Kapitan Luz (n° OMI 9077551) et Kapitan Kuroptev (n° OMI 9077599) viennent d’arriver en Turquie pour y être démantelés dans un chantier de démolition d’Aliaga.
Nous attirons votre attention sur le fait que ces deux navires ont régulièrement au cours de leur carrière et pendant des années transporté des matières nucléaires depuis la France à destination de la Russie.
Livraison de combustibles nucléaires au Japon. Position de Robin des Bois
La nouvelle autorité de sûreté nucléaire japonaise (NRA – Nuclear Regulation Authority) est considérée comme indépendante. Elle publiera cet été 2013 un recueil de règles fondamentales de sûreté et prescrira des travaux génériques ou particuliers à chacun des sites nucléaires de l’archipel.
Ces améliorations préventives prendront plusieurs mois ou quelques années. Elles seront réalisées à la condition préalable que la volonté politique de relance du nucléaire soit affirmée et acceptée par la société civile.
Le cercle des déchets disparus dans le Pacifique
1 – Le voyage
Après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011 sur la côte Est du Japon, Robin des Bois avait sonné l’alarme sur l’invasion de l’océan Pacifique par les déchets de la catastrophe et sur leur trajectoire circulaire. Robin des Bois avait en outre prédit qu’un courant marginal emmènerait des déchets vers l’Alaska. Deux ans après, ces prévisions se confirment et les Etats riverains du Pacifique Nord commencent à prendre conscience de la gravité et de l’amplitude du problème.
Fessenheim : on la ferme ou pas !
En tout état de cause, une décision immédiate sur la fermeture ou la prolongation de l’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim est impérative. Fessenheim ne fabrique pas de la tisane. Les opérateurs et les sous-traitants sont responsables de la manipulation de combustibles radioactifs et de la surveillance de la fission nucléaire.
MSC Flaminia : lever le doute sur la radioactivité
MSC Flaminia
Communiqué n°4
L’inspection du porte-conteneurs accidenté avant la traversée du détroit du Pas-de-Calais et de la Mer du Nord aura lieu dans les prochains jours.
Des experts allemands accompagnés de spécialistes anglais, hollandais et français examineront l’état du navire, des conteneurs et des cargaisons.
Robin des Bois souhaite que cette expertise soit complétée par un diagnostic radiologique du navire. Des centaines de conteneurs sont endommagés et l’affréteur du MSC Flaminia, Mediterranean Shipping Company (MSC), est connu pour transporter occasionnellement des matières radioactives. Il est aussi connu pour son manque de transparence quand il s’agit de publier en cas de nécessité l’inventaire des marchandises transportées. En novembre 1997, le MSC Carla s’est cassé en deux au large des Açores, il se rendait du Havre à Boston. MSC a gardé le silence sur la nature des cargaisons et c’est trois jours après l’accident que la Direction française de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) a annoncé que trois sources radioactives scellées destinées aux hôpitaux américains étaient embarquées à bord du MSC Carla ; elles ont sombré avec la partie avant tandis que la partie arrière était remorquée jusqu’aux îles Canaries.
Incendies en Russie
Eté 2012. Les feux de forêt se développent en Sibérie. La région de Tomsk est touchée. Un des foyers est situé à 28 km au Nord du site nucléaire de Tomsk 7, dans le secteur impacté par l’accident majeur survenu en 1993 (1). Les flammes remobilisent la radioactivité résiduelle accumulée sur les sols, dans les arbres et dans les tourbières et les fumées la transportent sur de longues distances au grè des courants atmosphériques.
En été 2010 et 2011, des incendies de forêts s’étaient déclarés autour du site nucléaire accidenté de Mayak et en 2010 le site secret d’Arzamas 16 avait été encerclé par les feux (2).
Dans la ville interdite de Tomsk-7
Introduction
En avril 2012, une délégation du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire s’est rendue à l’invitation des Autorités russes dans la ville interdite de Seversk. En fait, Seversk (la ville du Nord) ne porte ce nom que depuis quelques années neuves. Son vrai nom, c’est Tomsk-7, la ville et le complexe atomiques des architectes, des scientifiques et des militaires de Staline. Dans ce haut lieu de la guerre froide, la délégation française a reçu un accueil scrutateur et chaleureux.