Byzantio: no pasaran, ni près des côtes, ni au large

3 déc. 2002

Construit en 1976, il ne bénéficie pas des dispositions constructives imposées par la Convention Internationale Marpol depuis 1978. De 1994 à 1999, il a été utilisé comme stockage flottant autour de l’île britannique de l’Ascension au milieu de l’océan Atlantique. Il servait de station-service à la Royal Navy.

Racheté en 1999 et géré par l’Aegean Shipping Company, il passe provisoirement sous pavillon Honduras, en bas de l’échelle des pavillons de complaisance. Il rejoint par ses propres moyens Lagos au Nigeria où il est envisagé de l’utiliser comme stockage, comme beaucoup de pétroliers de sa génération. A noter que les pollutions générées par les unités flottantes de stockage ne sont pas à ce jour couvertes par le fonds d’indemnisation du FIPOL. Mais en juin 1999, il est au Pirée à Athènes, puis effectue jusqu’en 2002 plusieurs voyages entre l’Europe du Nord (Göteborg, Dunkerque, Amsterdam, Copenhague, Grangemouth…) et l’Afrique (Mohammedia, Lomé) ou l’Asie (Singapour, Karachi). Depuis 6 mois, il est dans le collimateur des inspecteurs européens de sécurité maritime.

Même conception que le Prestige, même affréteur, même cargaison, même passé, le Byzantio fait de la survie. Dans “Après l’Erika, l’urgence” la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale souligne la corrélation entre le taux des sinistres et l’âge des navires. La tranche 25-30 ans pour les pétroliers est particulièrement exposée. Erika et Prestige sont là pour le prouver.

Le Byzantio, selon les inspecteurs estoniens, est apte à la navigation. Certes, mais à vide et pour rejoindre dans les plus brefs délais un chantier de démolition.

 

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