L’Europe pêche l’île d’Yeu
Suivant les recommandations de Mme Emma Bonino, commissaire européen des pêches, le Royaume-Uni qui assure la présidence de l’Union Européenne va soumettre début juin au prochain Conseil des Ministres européen de la Pêche une proposition d’interdiction totale des filets maillants dérivants utilisés dans l’Atlantique ord. Ces filets sont utilisés pour la pêche au thon par une vingtaine de bateaux de l’île d’Yeu. Chacun de ces fileyeurs a un équipage de 5 à 7 marins. 2000 habitants de l’île vivent directement ou indirectement de la pêche. La pêche au thon fait partie de la culture autant que de l’économie insulaire. Sa pratique est ancestrale et ininterrompue. En 1997, selon le Comité Local des Pêches Maritimes de l’île d’Yeu, la débarque du thon a atteint près de 25 % de la valeur totale de la production des bateaux de pêche de l’île. Depuis 1995, des permis spéciaux de pêche conformes aux recommandations de la Commission Européenne encadrent la pêche de la flotte française ; la limitation de la longueur des filets à 2 km 500 a réduit la capture globale mais augmenté la qualité et la valeur de la pêche qui fait l’objet d’une distribution régionale sur le marché du frais.
Le caviar sous contrôle
A partir d’aujourd’hui 1er avril 1998, le caviar et tous les produits de l’esturgeon sont inscrits à l’annexe II de la CITES, dite Convention de Washington portant sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Son importation en France est désormais assujettie à la délivrance d’un permis délivré par le Ministère de l’Environnement. Le service spécialisé (bureau de la Convention de Washington) est loin d’avoir les moyens humains et matériels pour surveiller la légalité d’un commerce international soumis au braconnage et à la contrebande. Les douanes, quant à elles, devront être vigilantes puisque chaque voyageur en provenance de l’étranger pourra importer jusqu’à 250 grammes de caviar et 1 kg de chair d’esturgeon à titre “d’effets personnels”. La France importe officiellement environ 50 tonnes par an de caviar. Elle est le premier consommateur européen.
La Flèche n°30
Journal de Robin des Bois – octobre 1997 (4 Mo)
Les baleines dans le sillage des éléphants page 15
La route du nord page 16
La Flèche n°30
Journal de Robin des Bois – octobre 1997 (4 Mo)
Les mailles de la CITES page 13
La Flèche n°30
Lire la suiteLa Flèche n°29
Journal de Robin des Bois – juin 1997 (4 Mo)
Les flamants roses n’iront plus à Marseille page 16
Harare : hold-up sur l’ivoire
Harare
Après un premier vote négatif survenu mardi 17 juin 1997, les pays d’Afrique australe, soutenus par la Norvège, les pays arabes, d’Amérique du sud et asiatiques ont arraché ce matin la réouverture partielle du trafic international de l’ivoire.
Une ébauche de projet visant à maîtriser la reprise du trafic n’a pu faire l’objet d’une discussion préalable au deuxième vote.
Le rôle ambigu et partial de la Commission Européenne et des délégations des pays européens, parmi lesquels la France, a joué un rôle clef dans ce vote. L’Union Européenne n’a pas pris en compte les inquiétudes des pays de l’aire de répartition, notamment en Afrique de l’ouest, en Afrique centrale et en Afrique de l’est et s’est positionnée dès l’ouverture de la Conférence en faveur du transfert de l’éléphant en Annexe II. Traitant l’éléphant et l’ivoire comme s’il s’agissait de filet de bœuf et de cornes de vaches, l’Union Européenne a fait un pas de plus vers le libéralisme triomphant et a négligé au nom du cliché du “développement durable” le principe de précaution scientifique et les risques de contrebande. Même si l’accord amendant les propositions de la Namibie, du Zimbabwe et du Botswana empêche théoriquement la reprise du trafic avant 18 mois, il est probable que dès les semaines qui viennent, les éléphants, non seulement en Afrique, mais aussi en Asie, vont être victimes d’une recrudescence du braconnage et que les stocks d’ivoire vont se gonfler en attente de la reprise du marché.