Le Havre : alerte bactériologique sur la plage
Dans le cadre de la réalisation d’un bassin de stockage des eaux usées et pluviales de la ville du Havre, il est procédé depuis une semaine environ à l’extraction des boues de l’Anse des Régates à l’intérieur du port des yachts, dépendant du port de plaisance du Havre. Ces milliers de tonnes de boues sont évacuées par canalisation flexible et déversées depuis la digue Nord à quelques dizaines de mètres de la plage et de la Promenade des Régates.
Les boues sont susceptibles de contenir une grande variété d’organismes pathogènes : virus (hépatite infectieuse), bactéries (salmonella), champignons, vibrions (vibrio cholerae, agent du choléra ; vibrio parahaemolyticus, agent de gastro-entérites), apportés par les rejets urbains, les eaux de ruissellement, les rejets des bateaux ainsi qu’une charge en micro-polluants chimiques.
Le Carnet : le chimique avant le nucléaire
La demande de travaux en zone humide soumise par EDF et préparée en sous-main par le Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire élude les contaminations chimiques, bactériologiques et radioactives des sédiments du chenal de la Loire qui, d’après les informations parcellaires de l’étude d’impact, constituent l’apport dominant des remblaiements.
Les teneurs en métaux lourds, en PCB, en arsenic, en cyanure, en hydrocarbures des sédiments ligériens dragués dans le chenal entre Nantes et Saint-Nazaire et immergés dans l’estuaire aval sont jalousement et illégalement détenues par la préfecture de Loire-Atlantique et le service de navigation maritime du Port Autonome. Cependant, les travaux du groupe Géode – groupe interministériel de réflexion sur les boues de dragage – déterminent les teneurs moyennes en polluants des déblais de dragage du chenal de la Loire et de l’ensemble du secteur Nord-Gascogne. Il ressort des données corrigées de l’ensemble des échantillons que 100 000 tonnes de “remblais” du Carnet intègreront par exemple 29 kg de mercure, 44 kg de cadmium, 2,66 tonnes d’arsenic, 7,67 tonnes de plomb, 5,79 tonnes de chrome.
Les pêcheurs ne sont pas des éboueurs
L’association Robin des Bois exprime sa solidarité avec les pêcheurs du Tréport, opposés à une nouvelle campagne d’immersion de 15.000 m3 de boues du dragage des zones confinées du port.
Les bassins concernés sont régulièrement contaminés par les rejets chroniques et accidentels de l’usine Réno (incendies, relargages de phosphates pendant les déchargements de bateaux, fuites de cuves de stockage). Par ailleurs, la Bresle dépose dans le port l’ensemble des polluants industriels déversés par l’industrie papetière, verrière et mécanique, implantée en amont. A titre d’exemple de la diversité des causes de pollution, 10.000 litres d’huile de vidange ont été déversés dans la Bresle après un accident de camion en mars 1996.
Le Lézard
Objet : pollution de rivière
Dernières nouvelles : Suite aux protestations des riverains et de ROBIN DES BOIS une partie des boues a été enlevée et stockée en décharge de classe II.
En octobre 1995, une entreprise locale a procédé à l’extraction d’environ 5.000 tonnes de boues dans la Lézarde, une rivière qui traverse Montivilliers et Harfleur dans la banlieue du Havre avant de se jeter dans le canal de Tancarville. Malgré les multiples pollutions observées ces dernières années sur le segment concerné de la Lézarde, les boues susceptibles d’être lourdement contaminées par les éléments-traces et les hydrocarbures totaux nuisant à la salubrité publique, à l’environnement et aux ressources en eaux superficielles et souterraines n’ont fait l’objet d’aucune analyse préalable. Après curage, elles ont été immédiatement nivelées sur environ 1 km de long. Selon la pratique dite du “régalage”, un ruban de boues compactées, large d’environ 5 mètres occupe la berge gauche de la Lézarde sur les territoires des communes d’Harfleur et surtout de Montivilliers, derrière la zone d’aménagement commercial de la Lézarde.
La Flèche n°28
Journal de Robin des Bois – décembre 1996 (4 Mo)
Les armées sous-marines page 16
De Plouézoc’h à Hong-Kong pages 18/19
Les mégaports, tueurs d’estuaires page 20
Corse : la fracture de l’amiante
Plus de 30 ans après la fermeture des carrières, mines et sites de traitement et d’ensachage de Canari, à l’ouest du Cap Corse, le spectacle monumental de la négligence des industriels de l’amiante hypothèque la qualité de vie et l’avenir touristique du Cap Corse et du Golfe de Saint Florent. C’est grâce à l’action commune de l’Union du Peuple Corse (UPC) et de l’association Robin des Bois, en collaboration avec la municipalité de Canari et la communauté de communes du Cap Corse, que le processus de remédiation prend enfin forme, après une première inscription à l’inventaire des sites pollués publié par le Ministère de l’Environnement en janvier 1993.
1927 – 1965
Le site amiantifère de Canari se transforme en gigantesque friche industrielle. La montagne et la mer sont polluées.
C’est un géologue suisse qui a découvert le gisement d’amiante du Cap Corse en 1925. A partir de 1927, Monsieur Cuvelier, fondateur de la société Eternit exploite le filon.
De nouvelles installations sont mises en route en 1949. Au cours du dernier semestre de cette année de mise en route, la production de fibre est d’environ
1000 tonnes. Mais la production projetée, avec un travail de jour et de nuit, est de 500 tonnes par mois, l’objectif étant de couvrir 20 % des besoins français puis 50 %.
Canari: la facture de l’amiante
Au début de la semaine prochaine, une réunion capitale pour l’avenir du Cap Corse se tiendra au siège du Comité Permanent Amiante à Paris, en présence de hauts responsables du Ministère de l’Environnement et des sociétés Eternit, Saint-Gobain, Fibrociment et Everit, actionnaires majoritaires de l’ex-Société Minière de l’Amiante qui a exploité entre 1937 et 1965 des carrières et une usine de traitement et conditionnement d’amiante à Canari.
Après avoir déversé 12 millions de tonnes de déchets dans le Golfe de Saint-Florent, négligé les prescriptions réglementaires concernant le travail en milieu amiantifère – 5 dockers du port de Bastia sont morts de cancers provoqués par l’amiante -, les exploitants ont laissé le site dans un état lamentable, exposant les riverains et les occupants à titre précaire de certains locaux industriels aux risques de cancérogénèse et aux glissements de cônes de déchets.
Plouézoc’h: terrain plombé
Les travaux de régalage du tas de vases situé en plein cœur de Plouézoc’h ont débuté ce matin. La municipalité a dragué au cours de l’hiver 1994 environ 12.500 tonnes de vases dans le port de Dourduff et en a stocké une majeure partie dans le périmètre du clocher de l’église, classée Monument Historique. Malgré les pics de pollution en plomb rencontrés (270 mg/kg) et les observations de l’étude d’impact (“Le site de stockage à terre, quel qu’il soit, sera aménagé (talus, bassin de décantation, fossés de drainage) afin d’éviter tous risques de pollution.”), aucune de ces précautions élémentaires n’a été prise.
Le temps des vases
Les eaux littorales du Finistère sont dans un sale état. Chroniquement contaminées par les PCB, les solvants chlorés, le zinc, les hydrocarbures et le plomb comme le montrent les analyses du Réseau National d’Observation de la qualité de milieu marin (R.N.O.) et polluées par les nitrates, pesticides et phosphates, leurs mauvaises qualités émeuvent scientifiques, élus, professionnels de la pêche et population (annexe 1).