La France prise au piège du plutonium
Le risque majeur de la filière nucléaire en France tente de se faire oublier dans les casemates de l’usine de la Hague en Normandie à la porte maritime de l’Europe du Nord. La France grâce à l’imprévoyance de ses gouvernements et élus successifs et malgré les avertissements de ses antinucléaires historiques se retrouve aujourd’hui gardienne et héritière de 16 tonnes de plutonium issu du retraitement de 3000 tonnes de combustibles irradiés japonais.
Moxquitue n°2
Mise à jour du communiqué : Le Pacific Egret est arrivé au Japon le 21 septembre 2017
Communiqué du 30 août 2017
Dans quelques jours, sauf accident, le Pacific Egret va entrer dans la zone d’influence des missiles nord-coréens. Le Pacific Egret transporte 8 tonnes de MOX, le combustible nucléaire fait en France contenant 8 à 10% de plutonium. Cette bombe civile a quitté le port de Cherbourg le 5 juillet 2017.
Après avoir descendu l’Océan Atlantique, passé au large de l’Afrique du Sud, traversé l’Océan Indien et l’Océan Pacifique, elle est attendue dans le petit port privé de la centrale nucléaire japonaise de Takahama, face à la Corée du Nord.
BBC Shanghai, un risque radioactif pour l’Asie
Octobre 2015. Le BBC Shanghai appartenant à l’armateur allemand Briese Schiffahrts GmbH & Co KG est à la une de l’actualité mondiale du transport maritime. Il a été sélectionné par l’opérateur nucléaire français AREVA pour expédier en Australie des déchets radioactifs retraités dans l’usine normande de La Hague. Pourtant, le navire affiche en matière de déficiences techniques un bilan calamiteux attesté par les autorités maritimes de tous les continents; il avait été détenu à 3 reprises à Bilbao (Espagne), Gladstone (Australie) et en mars 2015 à Honolulu (Hawaï, Etats-Unis). La mobilisation internationale pour réclamer l’affrètement d’un navire sûr n’y fera rien, le BBC Shanghai charge 25 tonnes de déchets radioactifs et quitte Cherbourg (France) le 15 octobre à destination de Port Kembla près de Sydney. L’Indonésie lui interdit l’accès à ses eaux. Il arrive à Port Kembla le 5 décembre après un voyage de 25.000 km.
Faux pas d’Areva
Communiqué MOX n°2
Areva, corsaire des temps modernes, perpétue les expéditions maritimes de combustibles nucléaires et de matières fissiles. Le Pacific Egret est un navire militaire peint en bleu. Il a débranché son AIS depuis le 13 juin 2017. L’AIS (Automatic Identification System) permet de connaître la position et la route d’un navire et est essentiel pour la sécurité maritime. Aucun des navires militaires de surface de la Marine Nationale actuellement en activité ne transporte une cargaison et une arme aussi redoutable que le Pacific Egret. Plusieurs options sont possibles pour l’itinéraire depuis Cherbourg jusqu’au Japon. Jadis utilisé du temps de Noriega pour des matières nucléaires sensibles, le passage du canal de Panama est aujourd’hui impossible pour des raisons politiques. La traversée par l’Atlantique Sud, l’Océan Indien et le Pacifique Sud est maintenant la plus classique. L’option de la route du Nord-Est par l’Arctique et la Sibérie avec l’accord de Vladimir Poutine ne peut pas être complétement exclue.
Moxquitue
V2
La semaine prochaine, des combustibles MOX devraient être chargés à Cherbourg sur le Pacific Egret ou le Pacific Heron à destination du Japon et de la centrale nucléaire de Takahama. Le MOX contient 10% de plutonium et 90% d’uranium.
Ce voyage à travers les mers du monde de matières fissiles dangereuses induit des tensions et des risques tout au long du parcours. Le problème du port refuge en cas d’avarie ou d’incendie n’est toujours pas résolu. La capacité des modestes navires de la Pacific Nuclear Transport Ltd à résister aux cyclones, aux tsunamis et aux missiles nord-coréens n’est pas démontrée.
Wanted : le BBC Shanghai
Après avoir déchargé le 5 décembre en Australie ce qu’il avait chargé le 14 octobre en France, le BBC Shanghai transporteur intermittent de déchets nucléaires se dirige aujourd’hui vers Shanghai. Son armateur est allemand. Son pavillon est Antigua & Barbuda. Son profil est alarmant. Dès qu’il se présente dans un port, le BBC Shanghai est ciblé par les autorités maritimes et soumis à une inspection approfondie.
Se référer à ce sujet aux communiqués de Robin des Bois
Déchets radioactifs – Robin des Bois sollicite l’intervention des gouvernements australien et français, 10 octobre 2015,
Le BBC Shanghai à Cherbourg, 14 octobre 2015 – 15h00
et à la carte « Das Bato », performances du BBC Shanghai, 15 octobre 2015
Das Bato
Objet : Déchets radioactifs – Cherbourg => Australie. 25.000 km jusqu’à Port Kembla, près de Sydney.
Panorama des performances du BBC Shanghai, armateur allemand, société de classification allemande (Germanisher Lloyd).
« La compagnie et le bateau présentent toutes les garanties nécessaires en matière de sécurité et de sûreté. » selon AREVA.
Le BBC Shanghai est traqué dans le monde entier. Cherbourg le laisse partir avec des déchets nucléaires.
Déchets radioactifs – Cherbourg/Australie
Un exercice post-Fukushima est en en cours à l’usine Areva de La Hague près de Cherbourg. La sûreté est la priorité d’Areva selon le directeur de l’établissement de La Hague.
Dans le port de Cherbourg, le BBC Shanghai est à quai du terminal nucléaire d’Areva. Il s’apprête à charger des déchets radioactifs qui proviennent du retraitement à l’usine de La Hague de combustibles irradiés australiens. Ceci n’est pas une simulation, c’est une réalité, une triste réalité qui est un défi à la sécurité. Aux dernières mauvaises nouvelles qui complètent le lourd « casier judiciaire » du BBC Shanghai, 4 déficiences ont été relevées le 6 août 2015 à Busan en Corée du Sud et 6 à Vladivostok en Russie le 11 août 2015. Le BBC Shanghai est classé navire à haut risque par le Mémorandum de Tokyo, accord régional Asie-Pacifique sur la sécurité maritime. L’Australie, pays de destination du BBC Shanghai, est signataire du Mémorandum de Tokyo.
Déchets radioactifs – Robin des Bois sollicite l’intervention des gouvernements australien et français.
Robin des Bois confirme les informations diffusées par Greenpeace concernant l’état du navire BBC Shanghai. Areva a fait un très mauvais choix en le sélectionnant pour le retour imminent de déchets nucléaires australiens. Ces déchets proviennent du retraitement à l’usine de la Hague des combustibles usés du réacteur de recherche australien HIFAR (High Flux Australian Reactor). Le premier arrivage en France date de janvier 2000. A l’époque, la Cogema, Compagnie Générale des Matières nucléaires, devenue Areva en 2006, mettait en avant le pavillon français du navire affrété, le Bouguenais, ainsi que la nationalité française de 5 membres de l’équipage et la présence à bord d’un officier chargé de la radioprotection. Malgré ces éléments positifs, il n’en restait pas moins que le choix de ce navire était déjà contestable (1).
Le calvaire de La Hague
La Hague n’est plus une presqu’île. Le plateau granitique de Jobourg est comme coupé du monde après un demi-siècle de nucléaire. A Beaumont-Hague, le registre d’enquête publique pour une nouvelle extension des activités est resté quasiment vide. La clôture de l’enquête est pour ce soir.
L’affaire est pourtant importante. Elle concerne aussi l’avenir de l’Europe et de l’humanité. AREVA veut augmenter la capacité d’entreposage des déchets issus du retraitement des combustibles irradiés d’EDF et des clients étrangers.