Contribution de Robin des Bois à la transparence sur la gestion des déchets nucléaires

8 sept. 1998

Il se vérifie que les sites parisiens intra-muros consacrés entre 1900 et 1950 à l’extraction, au fractionnement, à la formulation, à la location du radium et de ses congénères n’ont pas depuis la publication en juillet 1997 de l’inventaire de l’Andra, fait l’objet d’opérations de levers de doute. A l’issue d’une réunion convoquée par le Ministère de la Santé vendredi dernier 4 septembre, il a été cependant décidé de mobiliser dans ce domaine les techniciens de l’OPRI.

Quand des campagnes de mesure ont été positives les sites et ceux qui les occupent ou en sont les voisins sont laissés à l’abandon. La palme revient à l’usine d’extraction de radium de l’Ile-Saint-Denis. L’administration de l’entreprise de récupération de déchets de boucherie située dans l’emprise et les bâtiments de l’ex-usine SATCH (Société Anonyme de Traitements Chimiques) est depuis le mois d’août 1997 réfugiée dans un algéco, à côté des bâtiments contaminés et les berges de la Seine radioactivement marquées sur au moins 150 mètres de long, continuent en dépit des recommandations de l’OPRI à héberger les pêcheurs à la ligne, sous les platanes, et au débouché de l’ancien tuyau d’évacuation des liquides de l’usine. Sur le plan financier, Robin des Bois s’étonne que les fonds de la famille Rothschild ex instigatrice et propriétaire de l’usine n’aient pas été mobilisés pour réhabiliter ce chancre du radium posé à 500 mètres de la mairie communiste de l’Ile-Saint-Denis.

Dès le mois de mai 1996, Robin des Bois a rencontré ou contacté ou averti par lettre recommandée les occupants de sites historiquement impliqués dans l’industrie du radium. Leur manque de réactivité est d’autant plus surprenant qu’il s’agit de pharmaciens pour nombre d’entre eux.

La radiumthérapie a été pratiquée dans les centres anti-cancéreux de l’Hôtel Dieu, Lariboisière, Necker, Saint Antoine, la Salpétrière et Tenon. Les hôpitaux de l’Assistance Publique en province employaient aussi les tubes et aiguilles de sel de radium à Bordeaux, Lyon, Montpellier, Toulouse, Strasbourg, Nancy, Rennes, Nantes, Reims, Angers, Marseille, et Lille. Les provisions de radium étaient ordinairement rangées dans une sorte de marmite de plomb sur roulettes stockée dans les sous-sols des hôpitaux. Les fouilles radiologiques n’ont pas été effectuées.

A titre d’exemple de la précarité du confinement du radium, le radium de l’Hôtel Dieu de Nantes a été miraculeusement épargné par les bombardements de septembre 1943 et clandestinement conduit, pour échapper à la convoitise des occupants, à l’abbaye de Bellefontaine entre Cholet et Beaupréau. Selon un historien, les trappistes l’ont caché dans un puits…

 

 

 

 

 

 

Laboratoire de recherches scientifiques et atomistiques : 7 rue des Glycines Colombes
Laboratoire pharmaceutique du radium : 27 rue de Mirosmesnil Paris
Laboradium : 33 rue Saint Jacques Paris
Laboratoires Scientta : 21 rue Chaptal Paris
Compagnie française de vulgarisation du radium : 153 rue Lamarck Paris
Laboratoire de Radiumthérapie : 25 rue Vaneau Paris
Société des applications du Radium et de la Radioactivité : 12 rue Chomel Paris
Société minière et industrielle franco-brésilienne : 20 bd Montmartre Paris
Société du radium médical : 74 rue Vaneau Paris
Ets Albert Buisson : 157 rue de Sèvres Paris
Fabrique de produits chimiques Billaud : 11 rue de la Baume Paris
Banque du Radium : 13 rue Vignon Paris
Banque du Radium
Belge : 12 place de la Bourse Paris
Boubée : place Saint-André des Arts
Sous le parvis de la Défense ont été ensevelis des décombres de l’usine d’extraction de thorium de la Société Minière franco-brésilienne de l’usine d’engrais radioactifs Excitor Agral et de la Société française d’Energie et de Radiochimie.

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