Déclaration générale de Robin des Bois

24 nov. 2010

Liberté de Thon – n°2
Plénière, Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique et des eaux adjacentes – CICTA.
17-27 novembre, Paris

C’est la première fois que Robin des Bois participe en tant qu’observateur aux débats de la CICTA. Nous remercions le secrétariat de l’Organisation Régionale de Gestion des Pêches et ses états-membres des efforts existants et à venir pour préserver les thonidés d’un déclin irréversible.

Toutes les espèces de thon méritent une considération égale, équitable et efficace et tous les pêcheurs professionnels méritent d’exercer leur métier et leur immense compétence dans des conditions sociales, morales et de sécurité conformes à toutes les conventions maritimes internationales.

Pour remplir ces deux objectifs, il convient de développer entre les pays riverains et voisins du Golfe de Guinée et toutes les bonnes volontés disponibles une coopération active, administrative, logistique et pédagogique. Il en va de l’avenir des 3 espèces commerciales majeures que sont l’albacore, le listao et le thon obèse si les incertitudes, les informations et les inquiétudes du Comité Permanent pour la recherche et les statistiques et des Etats-membres sont, comme il se doit, prises au sérieux. La sonnette d’alarme est tirée. Toutes les parties à la CICTA doivent dès maintenant redoubler de vigilance à ce sujet; sur le plan primordial de la sécurité maritime, Robin des Bois souhaite que les Etats-pêcheurs actifs dans le Golfe de Guinée et plus généralement au large des côtes africaines et ailleurs emploient directement ou indirectement des navires et des équipages en conformité avec toutes les dispositions exigées par l’O.M.I. (Organisation Maritime Internationale) et le Droit International de la Mer.

Pour ce qui concerne le thon rouge de l’Atlantique Ouest, de l’Atlantique Est et des mers adjacentes, il est hautement souhaitable et conforme aux retours d’expérience que les effets possibles des marées noires sur le stade larvaire des poissons soient pris en considération quand il s’agit de délivrer des permis et des quotas de pêche. Pour la Méditerranée, nous pensons aussi aux impacts négatifs sur le milieu marin des suies, fumées, et polluants émis par les incendies de forêt.

Sur le plan sanitaire, compte-tenu du fait que les thons regroupés dans les fermes marines pendant plusieurs mois et même année* sont exclusivement alimentés par des poissons gras tels les harengs, les maquereaux et les sardines – ce qui d’ailleurs constitue une modification substantielle du régime alimentaire naturel du thon rouge – Robin des Bois souhaite que l’Union Européenne fasse procéder à des échantillonnages de PCB (PolyChloro Biphenyl) dans les thons élevés à Malte, en Grèce, et en Espagne. Ces polluants persistants se concentrent dans les lipides et tout en étant ubiquitaires sont particulièrement présents dans les eaux européennes de la façade atlantique et méditerranéenne.

Enfin, constatant le manque d’empressement, parfois la désinvolture et toujours les difficultés avec lesquels les parties contractantes communiquent les informations nécessaires, Robin des Bois redit l’utilité qu’il y aurait à recourir, quand cela s’avère nécessaire, aux compétences de la CITES, étant entendu que la priorité serait maintenue à l’avis scientifique de la CICTA et que la CITES avec ses moyens de contrôle et d’investigation contribuerait à réduire et à dénoncer sur le marché mondial les apports de thon rouge en provenance de la pêche illégale. Dans l’état actuel des ressources et des conditions d’application des recommandations et résolutions de la CICTA, il est évident que le thon rouge de l’Atlantique Ouest et de l’Atlantique Est mérite d’être inscrit à l’annexe II si ce n’est à l’annexe I. Il convient en outre de rappeler que le thon rouge est considéré par la convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-est comme une espèce menacée et en déclin.

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*Voir document PA2-608 Greenpeace

 

 

 

 

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