Grand froid. Résisteront-elles ?

10 févr. 2012

Les longues périodes de refroidissement climatique ont été exclues par EDF et les autres exploitants d’installations nucléaires des Evaluations Complémentaires de Sûreté post-Fukushima.

thermometre-15_RobindesBoisL’Autorité de Sûreté Nucléaire dans le bilan de ces inspections ciblées de 2011 remarque que la prise en compte du colmatage de la station de pompage des eaux de refroidissement des réacteurs est hétérogène et que les dispositions préventives et pratiques doivent être améliorées. Le refroidissement d’un réacteur est la fonction la plus importante pour garantir en fonctionnement normal ou dégradé la sûreté de l’installation. Des arrivées massives de colmatants ont ces dernières années altéré le fonctionnement des stations de pompage à Fessenheim, à Cruas, au Blayais, à Flamanville par exemple. Il s’agit notamment d’algues proliférantes ou de débris et déchets mobilisés par les inondations ou encore d’alevins. En janvier 2009, après une nuit très froide, il a été constaté sur un réacteur de Chooz l’obstruction de la grille du canal d’amenée des eaux de refroidissement par des cristaux de glace qui a entraîné une baisse rapide du débit de refoulement des pompes assurant le refroidissement du réacteur. L’intervention des pompiers a été nécessaire. A la suite de ce phénomène de frasil, l’IRSN soulignait en décembre 2009 et en janvier 2011 l’importance de « se réinterroger périodiquement sur la suffisance de dispositions de protection contre les phénomènes climatiques ».

Le retour d’expérience de ces incidents graves n’a pas été systématiquement intégré dans toutes les centrales nucléaires. C’est ainsi que l’ASN déplore l’absence d’un ingénieur source froide à la centrale de Cattenom. L’ASN tempère cependant son inquiétude et sa critique en expliquant que « le site de Cattenom est toutefois moins sensible aux risques de perte de la source froide du fait de la présence du lac de Mirgenbach qui lui procure une réserve d’alimentation en eau de refroidissement de plusieurs semaines en cas de perte de la source froide principale que constitue la Moselle ».

Certes, mais en ce mois de février, le lac de Mirgenbach est susceptible d’être gelé ainsi que la canalisation qui le relie aux réacteurs nucléaires de Cattenom.

C’est bien le temps donc de « se réinterroger » sur cet aléa hivernal.

Robin des Bois souhaite que l’IRSN, l’ASN et EDF communiquent en temps réel sur l’efficacité des dispositions préventives et curatives visant à éviter l’indisponibilité des eaux de refroidissement principales ou de sauvegarde pour chacun des sites nucléaires ciblés par l’installation en France du grand froid.

 

 

 

 

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