Kuivatsu : chronique d’un navire ordinaire

5 nov. 2000

Parti de Ventspils en Russie à destination de l’Espagne avec une cargaison de 7500 m3 de bois issus de la surexploitation de la forêt Sibérienne, le KUIVATSU 135 mètres, 6000 tonneaux, et 27 ans bat pavillon Estonien depuis l’éclatement de l’ex-union Soviétique. Sa société de classification est la Russian Register.

Bien qu’ayant sa cargaison désarimée, la lisse tribord arrachée sur 20 mètres et 15 degrés de gîte, le KUIVATSU n’est pas rentré spontanément dans le port de Cherbourg.

Abrité en baie de seine durant la tempête qui eut raison de l’IEVOLI SUN le cargo s’apprêtait à remettre en route, à emprunter les rails des Casquets et d’Ouessant pour déboucher dans le Golfe de Gascogne, craint des marins du monde entier pour la brutalité de ses coups de vents.

L’état actuel de ce vieux navire rouillé et fatigué est non seulement un risque pour l’environnement mais aussi un risque pour la sécurité de son équipage Estonien.

Les grumes tombés à la mer représentent un grave danger pour la navigation notamment pour les pêcheurs nombreux à fréquenter la Manche et le golfe de Gascogne.

Malgré les risques encourus l’Union Européenne continue d’utiliser de tels navires à risques pour importer des matières premières.

L’âge de ces navires est un critère important et aggravant ; à Cherbourg les pétroliers Gatteville et Tatihou (36 ans) sont à quai, suite au refus de l’affréteur d’utiliser des navires de plus de 20 ans.

Le cas du KUIVATSU n’est pas exceptionnel, d’autres navires en mauvais état relâchent actuellement dans les ports français :
– Le Victor (Lettonie) et le Palatial (Espagne) à Brest.
– L’Eléna X (Malte) à Saint-Nazaire.
– L’Oscar Jupiter (Belize) à Nantes
– Le Sea-Beirut (Panama) à DunkerqueCertains de ces navires comme l’Oscar Jupiter, dont les machines n’ont pas tournées depuis 3 ans, devraient appareiller prochainement.

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