La France dilapide le patrimoine maritime

11 mars 2008

A la suite d’un deuxième appel d’offres international – le premier avait été suspendu à la demande de Robin des Bois (*) – la France a vendu à un chantier naval des Bahamas son dock flottant de 310 m de long et 54 m de large, capable d’accueillir pour réparation ou maintenance des navires de commerce de grande taille.

Aujourd’hui, quand dans la façade atlantique un grand navire de commerce est accidenté dans ses parties immergées ou que l’inspection de l’Etat du port y décèle des défauts de structure, les réparations ou leurs tentatives ont lieu à flot et à quai. L’exemple du Domiat en mai 2006 est là pour le prouver (cf photo droite). Ce vétuste vraquier battant alors pavillon égyptien a subi des réparations incomplètes dans le port de Rouen alors que l’inspection de sécurité du port souhaitait qu’il soit entièrement mis à sec dans le dock flottant du Havre. Or, faute d’entretien de la part de son propriétaire le Port Autonome du Havre et faute d’exploitant, le dock flottant n’était pas disponible.

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Photos © Robin des Bois

Selon Robin des Bois, le départ du dock flottant aux Bahamas illustre le manque d’ambition et de clairvoyance de la France et de l’Europe dans le domaine de la réparation navale et de l’assistance aux navires accidentés. Une telle unité aurait pu participer à l’application de la doctrine du port refuge telle qu’elle est recommandée par la Commission Européenne depuis les naufrages de l’Erika et du Prestige.

Dans le même état d’esprit, le port du Havre souhaite combler la forme 7 qui est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques ou devrait l’être. La forme 7 pourrait accueillir elle aussi des navires de grande taille pour réparation ou pour démolition. Le Port Autonome du Havre veut la combler pour y stocker des conteneurs.

* voir le communiqué « Un dock flottant qui tombe à pic », 27 février 2006

 

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