Le cartel atomique sur la défensive

7 déc. 2017

Communiqué et cartographie à l’occasion de la remise du Prix Nobel de la Paix 2017, dimanche 10 décembre, à Madame Setsuko Thurlow, survivante du bombardement atomique d’Hiroshima et à Mme Beatrice Fihn, directrice exécutive de l’ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons).

A ce jour, 127 pays ont adopté ou signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Aucun pays détenteur du feu nucléaire n’a participé aux négociations. Le Japon n’a pas pris part au vote.

Seuls trois pays de l’Union Européenne ainsi que la Suisse sont allés au bout de leurs convictions humanistes et pacifiques. La Suède a déclaré que toute autre option que l’adoption aurait amené à s’affranchir d’une obligation. L’Autriche a proposé d’organiser à Vienne, siège de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), la première rencontre des pays signataires. L’Irlande a évoqué « un jour historique ».
Après l’adoption du Traité, l’Afrique du Sud a déclaré qu’elle avait subi des « pressions incroyables » l’incitant à se retirer du processus. L’Argentine, l’Équateur, le Pérou mais aussi l’Iran ont regretté, tout en l’adoptant, que le Traité n’interdise pas le transit dans les pays signataires et dans leurs Zones Économiques Exclusives (ZEE) d’armes atomiques appartenant à des pays-tiers.

Le 7 juillet 2017 à New York, aussitôt après l’adoption du Traité au siège de l’Organisation des Nations Unies, les représentations permanentes de la France, des États-Unis d’Amérique et du Royaume-Uni ont publié un communiqué commun. Les trois puissances nucléaires occidentales rappellent qu’elles n’ont pas l’intention de signer, de ratifier ou d’être parties au Traité. Selon elles, ce nouvel instrument international ne modifie en rien les obligations légales et les pratiques en vigueur dans la gestion des armes atomiques. Dans la continuité, les trois pays ont décidé que leurs ambassadeurs en Norvège ne participeront pas à la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix 2017.
Les trois donneurs de leçons affirment sans ambages que ce Traité va être une nouvelle source d’instabilité politique et agitent le chiffon rouge Nord-Coréen tout en dissimulant les défaillances du cartel atomique. Les États-Unis, en l’occurrence, n’ont toujours pas ratifié le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires.

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires interdit de concevoir, de fabriquer, de posséder, d’acquérir ou de mettre à disposition des armes atomiques. Les pays parties au Traité s’engagent à détruire leurs armes atomiques ou à les convertir d’une manière irréversible. Le Traité est d’une certaine manière calqué sur la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.
* * *

Sur le même sujet :
« Non aux Bombes / Le 14 juillet est nucléaire », 14 juillet 2017.

 

 

 

Imprimer cet article Imprimer cet article