Le pastis des voleurs d’eau.

21 juil. 2003

Version 2 – RAPPEL.

Des industriels venus de l’exploitation pétrolière s’apprêtent à planter leur derrick au large de Menton. Mare Nostrum est à eux. S’appuyant classiquement sur les inquiétudes agricoles et humanitaires liées à la diminution des réserves d’eau et cyniquement sur la gratuité de l’eau de mer, Nymphéa Water confisque la source sous-marine de Mortola qui déverse dans la Méditerranée au large de Menton et par 36 m de fond une eau douce venue du massif transalpin italien.

Les promoteurs veulent à terme vendre cette eau d’origine continentale qualifiée de « ressource renouvelable » aux communes de Menton et de Vintimille, en apéritif à d’autres installations de captage et de distribution d’eau douce sous-marine dans l’ensemble du bassin méditerranéen et en mer Rouge.

Ce vol d’eau échappe pour le moment à tout encadrement administratif. L’initiative de Nymphéa Water se développe dans le vide abyssal, sans permis de recherche, sans enquête publique et sans étude d’impact environnementale préalable. Il est pourtant connu que le brassage des eaux douces et de l’eau de mer génère une production biologique et planctonique exceptionnelle.

La gestion de l’eau est certes un enjeu crucial pour l’humanité et un marché prometteur pour les industriels. Mais la priorité en Europe est à la reconquête de la qualité des nappes phréatiques et à la réduction de la consommation agricole ou domestique.

Avant toute application des brevets déposés par Nymphéa Water avec l’appui de Soletanche Bachy, n°1 mondial des travaux de fondation, les problèmes juridiques, financiers et écologiques liés au captage et à l’exploitation des eaux douces sous-marines doivent être abordés par les conventions internationales pertinentes et le droit de la Mer.

En conséquence, Robin des Bois demande la suspension du captage de la source de Mortola et préconise la création préalable d’un groupe de travail franco-italien pluridisciplinaire.

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