Le thon obèse est dans le rouge

27 nov. 2010

Liberté de Thon – n°5 et fin
Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique et des eaux adjacentes – CICTA.
17-27 novembre, Paris.

Le thon obèse dans l’Atlantique Sud pousse vite : 105 cm à 3 ans, 140 à 5 ans, 163 cm à 7 ans. Mais il disparait encore plus vite. Le Golfe de Guinée abrite la principale zone de frai. La dernière évaluation du stock de thon obèse a été réalisée en 2007, les données de capture datant de 2005. Pourtant les parties contractantes et notamment les Etats pêcheurs ne se sont pas mis d’accord sur un projet soutenu par les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Japon qui aurait imposé un programme d’observateurs embarqués et une suspension de 2 mois des activités de pêche. « La situation du thon obèse est préoccupante », selon le Comité Scientifique. Elle pourrait se dégrader vite avec le repli sur l’océan Atlantique Sud de senneurs et de palangriers chassés de l’Océan Indien par la piraterie. La pêche illégale est suspectée d’être très active dans cette pêcherie. Le total des prises admissibles est établi à 85.000 tonnes pour 2011.

Le quota pour le thon rouge de l’Atlantique Ouest a été fixé pour les années 2011 et 2012 à 1.750 t dont 4 tonnes pour la France au titre de Saint-Pierre-et-Miquelon. Comme le thon de l’Atlantique Est et de la Méditerranée, une clause d’urgence est introduite permettant la suspension des pêcheries de thon rouge si le Comité Scientifique de la CICTA détecte « une grave menace d’effondrement du stock ».

Pour le thon rouge de l’Atlantique Est et de la Méditerranée, un quota global de 12.900 tonnes a été attribué. Un amendement de dernière minute soumis par le Maroc proposant un échelonnement du remboursement des « dettes-thons » pour les pays qui ont surpêché dans le passé a été refusé suite à des objections de la Norvège et de l’Union Européenne. Sur le papier, les mesures de contrôle ont été renforcées notamment par des restrictions des opérations de pêche conjointes et une meilleure traçabilité des captures entre les zones de pêche et les cages d’engraissement. Il reste à vérifier que ces dispositions seront appliquées sur le terrain.

 

 

 

 

 

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