L’ipé fait des Bulles

25 oct. 1995

Dans la technopôle de Reims, les nouveaux laboratoires agronomiques sont en construction. L’architecte, dans le sillage de Dominique Perrault, concepteur de la TGB (Très Grande Bibliothèque) à Paris, a fait un appel massif au bois d’ipé (Tabebuia spp.). Cette essence, provenant d’Amazonie, est encore méconnue et n’a pas fait l’objet d’un inventaire botanique recouvrant toutes les espèces. M. Claude Sastre, spécialiste en flore tropicale du Musée de l’Histoire Naturelle à Paris estime à cet égard que “c’est impensable de les massacrer alors que l’inventaire n’est pas fait.”

L’ipé adulte est isolé dans la forêt tropicale. Sa densité est en moyenne d’un sujet adulte pour dix hectares. Pour chaque arbre abattu, dix hectares sont dégradés.

En 1994, le Brésil n’a importé que 5248 m3 d’ipé. L’esplanade de la TGB en a mobilisé elle-même 5600 m3.

En plus de la TGB, l’ipé a été utilisé pour l’aménagement d’une cinquantaine de bancs publics sur l’avenue des Champs Elysées et une esplanade installée devant le Théâtre des Célestins à Lyon. Dans ces deux cas Robin des Bois a pratiqué sur place un “écolabelling” visant à informer le public. Il est donc probable que Robin des Bois se rende bientôt à Reims.

Les catastrophes écologiques mondiales engendrées par la déforestation intensive des forêts tropicales sont maintenant très connues. Des centaines de municipalités partout dans le monde interdisent ou réglementent l’usage des bois tropicaux .

Simultanément, la France relance la mode du bois tropical. Aujourd’hui Reims est touchée alors que des bois européens dont l’exploitation est moins critiquable auraient pu être utilisés.

 

 

 

 

 

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