Notre-Dame de Paris, communiqué n°2
La chape de plomb qui s’était abattue sur la cathédrale en ruine s’est fissurée samedi 27 avril 2019* après la diffusion d’un communiqué co-signé par l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, le préfet de police de Paris et la préfecture d’Ile-de-France. Les trois signataires confirment des pollutions au plomb attribuées à l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Par nécessité, ces pollutions sont qualifiées de « très localisées ». Les experts du Laboratoire Central de la Préfecture de Paris n’ont certes pas eu le temps, les moyens ou les ressources humaines suffisantes pour faire des contrôles dans tous les appartements, commerces, jardins publics et privés, touchés dans un premier temps par les retombées du panache toxique dans l’ouest parisien, notamment les 1er, 6ème et 7ème arrondissements, et contaminés dans un deuxième temps par les envols de poussières, cendres, suies tourbillonnantes dispersées autour du bâtiment historique incendié.
Il reste que ce communiqué ouvre la voie à un protocole de suivi et à l’extension des prélèvements ainsi qu’à un dispositif dédié à la sécurité sanitaire de tous les salariés ayant à intervenir sur le site. Plusieurs autres corporations sont concernées comme les agents de propreté de la ville de Paris qui jusqu’alors continuent à balayer sans précaution particulière la voierie autour du site incendié.
Du point de vue de Robin des Bois, il apparaît par ailleurs nécessaire de contrôler les teneurs en plomb des sédiments et des poissons de la Seine.
Le communiqué des services de l’État fait suite à l’alerte de Robin des Bois lancée dès le 19 avril, relancée et consolidée le 23 avril par des courriers envoyés aux ministres de la Culture, de la Transition écologique et solidaire, du Travail, de la Santé, à l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France et à AirParif.
Robin des Bois estime que jusqu’alors, la culture du risque sanitaire et environnemental au cœur d’une ville de plusieurs millions d’habitants, de travailleurs et de touristes avait été oubliée et mise de côté.
Robin des Bois est sollicité depuis hier par des riverains de la cathédrale. L’ONG répond avec plusieurs recommandations de bon sens qui n’ont pas vocation à se substituer aux pouvoirs publics et à la mairie de Paris. Il est indispensable qu’après ce premier communiqué officiel, une plateforme d’information et un guide pratique soient accessibles dans les meilleurs délais pour répondre aux sollicitations et aux inquiétudes des publics concernés. Un numéro d’urgence coordonné par la mairie de Paris et l’ARS s’impose.
Le projet de loi pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris et en particulier son article 9 autorisant « des dérogations ou des adaptations s’appliquant à la protection de l’environnement et à l’évacuation et au traitement des déchets » est une incitation à la mise en danger collective d’autrui. Robin des Bois appelle tous les députés et sénateurs à s’opposer en priorité à l’article 9 de cette loi d’exception.
*Curieusement, le communiqué est daté d’aujourd’hui, lundi 29 avril.
Du côté des autorités:
Communiqué de presse de la Préfecture de Police de Paris, de l’ARS Ile-de-France et de la Préfecture d’Ile-de-France, 27 avril 2019
Communiqué de presse de la Préfecture de Police de Paris et de l’ARS Ile-de-France, 9 mai 2019
Lien vers les publications de Robin des Bois concernant l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Imprimer cet article