Océanisation au large de la Martinique

4 nov. 2014

4 novembre 2014 – 16 h Temps Universel, 12 h en Martinique

La condamnation du Cosette à une peine de sabordage ferme et définitif a été prononcée ce jour à 5 heures du matin heure locale par le préfet de la Martinique.

Le Cosette, 99 m de long, est en cours de remorquage. Il va être coulé à l’ouest de la Martinique par 2500 m de fond grâce aux moyens techniques de la Marine Nationale.

Selon la direction du port de Fort-de-France et le préfet de la Martinique, le Cosette représentait un « péril grave et imminent ». Le Cosette était abandonné à Fort-de-France depuis janvier 2010.

En réalité, ce « péril imminent » durait au moins depuis le début de l’année. Robin des Bois avait formellement sollicité le Ministère de l’Ecologie et le préfet de Martinique par courrier en avril sans obtenir de réponse. Robin des Bois réclamait un démantèlement rationnel du navire. Une filière de démantèlement des navires de commerce, de servitude, des bateaux de pêche et des bateaux de plaisance est indispensable en Martinique et en Guadeloupe.

Le Cosette est un navire qui a marqué l’Histoire. C’est l’ex-Zanoobia. Il est à l’origine de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontaliers de déchets dangereux. Entre mars et mai 1988, il a erré en Méditerranée au départ de la Syrie avec 2100 t de déchets toxiques. Les pays européens producteurs des déchets refusaient de les reprendre. Le Zanoobia avait été finalement accepté dans le port de Gênes.

Le vieux cargo va être torpillé au droit d’une décharge sous-marine déjà utilisée en juillet 2008 pour le sabordage du Master Endeavour. Il va constituer un nouveau site pollué sous-marin. C’est ce que le préfet de Martinique appelle « se conformer aux engagements internationaux de la France ». Monsieur le préfet a une vision déformée de l’écologie profonde. L’immersion du Cosette s’inscrit dans le périmètre du projet de Parc Naturel marin dans la mer des Caraïbes.

Imprimer cet article Imprimer cet article