Sarawak : moratoire pour tout de suite

26 sept. 1991

10ème Congrès Forestier Mondial

 

La Communauté Européenne, le Japon, Taïwan, la Corée du Sud, sont aussi responsables des violations des Droits de l’Homme au Sarawak, en Malaisie. Ce sont eux qui achètent les grumes arrachés aux terres des indigènes.

Si l’exploitation des forêts peut améliorer le niveau de vie des populations, pourquoi celles-ci s’opposent-elles à l’abattage des arbres à l’intérieur de leur territoire, en soulignant que la déforestation les affame ?

Comment se fait-il que presque 400 indigènes, dont la plupart sont des Penans, ont été arrêtés depuis 1987 ?

Le 3 août 1991, 8 indigènes ont été condamnés à des peines de prison allant de 6 à 9 mois pour avoir, dans la non-violence la plus stricte, protégé leurs terres et leur environnement. Ils ont tous des familles.

En ce moment même, 500 Penans qui empêchent pacifiquement l’accès à une concession forestière sont sous la menace imminente d’une évacuation et d’une arrestation.

L’ITTO, dans ses conclusions en 1990, déclarait qu’une production annuelle de 6,2 millions de m3 de bois était viable si l’abattage était sélectif. L’ITTO recommande une réduction jusqu’à au moins 9.2 millions de m3 par an mais l’abattage augmente et a atteint 18 millions de m3 en 1990 officiellement et 26 millions de tonnes officieusement.

Tant que les Etats membres de l’ITTO importent des bois tropicaux en provenance des pays où la déforestation est abusive, ils perdent leur crédibilité.

Si nous ne respectons pas les Droits de l’Homme et de l’Environnement dans nos relations commerciales, honte à nous.

La forêt n’a pas de temps à perdre et crie : “Laissez-nous tranquilles !”.

 

 

 

 

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