T.G.B. : Très Grande Bavure
14H30 : Inauguration par Robin des Bois des premières marches en ipé de la T.G.B.
Front de Seine – chantier de la T.G.B. – Paris 13ème
“Aussi, avec son chaleureux sol de bois, l’esplanade menant aux deux entrées de la bibliothèque, développera autour de l’activité de lecture et de recherche une nouvelle place publique, grande comme la place de la Concorde”. Ainsi parlent les concepteurs de la Bibliothèque de France dans l’une de leurs œuvres.
Cette nouvelle place publique de Paris sera recouverte de planches d’ipé, essence précieuse d’Amazonie. 600 arbres seront abattus pour un volume de 4 200 m3 de bois scié.
Claude Sastre, spécialiste de la flore tropicale au Muséum d’histoire naturelle et membre du conseil scientifique du WWF, estime que l’ipé et ses congénères n’ont pas encore été tous identifiés par les botanistes. “C’est impensable de les massacrer alors que l’inventaire n’est pas fait !” s’indigne-t-il.
Une T.G.B. ou une exposition coloniale ?
Dominique Jamet, président de l’Etablissement Public de la Bibliothèque et Dominique Perrault, architecte, font de la provocation.
Au fur et à mesure que les quatre tours de béton culturel s’enfoncent dans le ciel acide de Paris, le fossé se creuse entre eux et les écologistes. M. Jamet, écrivain, journaliste et historien, ne voit dans l’utilisation intensive des bois tropicaux dans et autour de la Bibliothèque de France qu’un “détail”.
Un “détail” qui nous choque depuis l’automne 92 quand, dans le sillage du “Sommet de Rio” et les remous de la corruption brésilienne, il a été benoîtement annoncé que l’esplanade de la Bibliothèque Nationale serait en ipé, une essence amazonienne.
Sarawak : moratoire pour tout de suite
10ème Congrès Forestier Mondial
La Communauté Européenne, le Japon, Taïwan, la Corée du Sud, sont aussi responsables des violations des Droits de l’Homme au Sarawak, en Malaisie. Ce sont eux qui achètent les grumes arrachés aux terres des indigènes.
Si l’exploitation des forêts peut améliorer le niveau de vie des populations, pourquoi celles-ci s’opposent-elles à l’abattage des arbres à l’intérieur de leur territoire, en soulignant que la déforestation les affame ?
Comment se fait-il que presque 400 indigènes, dont la plupart sont des Penans, ont été arrêtés depuis 1987 ?
NUISERIES LAPEYRE : le nouvel art de détruire
10ème Congrès Mondial de la Sciure
Avec ses 3000 collaborateurs, ses 4 milliards de francs de chiffre d’affaires, ses 9 usines, ses 55 points de vente, et ses 100.000 articles référencés, Lapeyre est le premier prédateur européen de bois tropicaux ou “exotiques”.
Lapeyre achète du bois en Asie, en Afrique, au Brésil.
Robin des Bois développe en France le boycott du bois tropical.
Après des décennies de palabres, de dénonciations, de cris d’alarme, d’expertises scientifiques, de temporisation, il est désormais immoral d’écouter plus longtemps les élucubrations et les diversions des exploitants et négociants de bois tropicaux.
Nantes : port de la mort
Nantes est le principal port d’importation des bois et dérivés du Sud-Est asiatique en général et de Malaisie en particulier. En Malaisie, c’est l’Etat du Sarawak, sur l’île de Bornéo, qui est le principal producteur de bois. Dans la forêt vierge du Sarawak vivent des nomades, les Penans. Les Penans vivent dans la forêt, de la forêt, de la chasse et de la collecte des fruits. Mais, à raison de 7000 km2 par an de forêts détruits, il n’y aura plus de Penans nomades.
Aujourd’hui, les Penans érigent des barricades et bloquent l’accès aux concessions forestières au Sarawak et Bruno Manser (qui a vécu plusieurs années parmi les Penans) et Robin des Bois protestent contre l’importation du bois de Malaisie et comptent sur la solidarité des dockers et des travailleurs de Nantes.