SOS Polmar
23 ans jour pour jour après l’Amoco Cadiz, 15 mois après l’Erika, et 4 mois après le Ievoli Sun, le littoral français est toujours privé de moyens de lutte adaptés à la rapidité, à la gravité et à la diversité des pollutions accidentelles en provenance des navires. Les réponses ou les absences de réponse des préfectures aux courriers de Robin des Bois et les avis de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) dressent un constat : les plans Polmar Terre sont en cours de révision et leurs mises en conformité avec la circulaire du 17 décembre 1997 fait l’objet de concertations entre les services de l’État, et éventuellement les maires.
Mystères et consternations autour des Îles du Ponant
Parti mardi en fin de journée de Belle – Île, le caboteur Îles du Ponant a affronté des conditions météo violentes, avec rafales et bourrasques force 8 à 10. Mais il est resté bien isolé.
Selon les sources officielles (Lloyd’s Register of Ships 2000), l’armateur des Îles du Ponant est le Ministère des Transports qui en aurait confié l’exploitation au Conseil Général du Morbihan, lui même concédant la gestion du navire à l’armement Allaire.
Un armateur irresponsable
En laissant partir hier soir les Îles du Ponant alors que la météo était très préoccupante, qu’elle prévoyait un vent de force 9, des rafales et un risque de grosses vagues, l’armateur des Îles du Ponant a commis une imprudence. La navigation dans ces parages, la nuit, avec un caboteur de 32 mètres, construit en 1976, à faible tirant d’eau, est un exercice difficile.
Le problème, c’est que cet armateur, c’est celui-là même qui préconise que dans des circonstances particulières, les navires puissent être retenus au port; une recommandation certes pertinente. D’après le Lloyd’s Register of Ships, les Îles du Ponant appartient au Ministère des Transports de la République Française. D’après d’autres sources, il appartiendrait au Conseil Général du Morbihan.
Les scandales du Prestige
1- Information du public.
Les enseignements du naufrage de l’Erika et de la ramasse des déchets sur le littoral breton et vendéen n’ont pas atteint les rivages de la Galice. Des bénévoles et en particulier des enfants sont mobilisés sur la portion du littoral souillée par les premières arrivées d’un fioul toxique, susceptible au contact de créer des allergies, des troubles cutanés, et à l’inhalation des troubles respiratoires. Il importe donc de rappeler que les enfants, les personnes vulnérables avec une prédisposition asthmatique ou dermatologique, et les femmes enceintes doivent être systématiquement tenus à l’écart. Ce type de fioul contient des Hydrocarbures Polycycliques Aromatiques cancérigènes.
Ievoli Sun : du NIMBY au NIMBEACH
Le remorquage du navire en perdition Ievoli Sun vers la presqu’île du Cotentin et les îles anglo-normandes constitue une erreur stratégique majeure. Ce contre-exemple illustre l’inadaptation des schémas de sauvetage aux nouvelles donnes du transport maritime.
L’Ievoli Sun était un bateau de conception moderne, bénéficiant de ce que des spécialistes et l’unanimité du personnel politique français et européen considèrent comme le nec plus ultra sécuritaire. En vérité, la double coque présente beaucoup d’inconvénients et quelques avantages, dont celui de pouvoir subir sans dommages des échouages accidentels ou volontaires. Les préfectures maritimes de Brest et de Cherbourg sous les pressions contradictoires de sept ministères de tutelle et des préfets de départements littoraux n’ont pu réfléchir ou imposer la seule issue possible : l’échouage volontaire de l’épave à double coque sur une plage de sable qui aurait permis entre deux marées hautes de parer au plus pressé, de mettre en sécurité, puis de pomper dans les conditions optimales les produits embarqués. C’est grâce à un échouage temporaire et volontaire à l’est de Cherbourg que le porte-conteneurs MSC Rosa M a pu être sauvé par l’Abeille Languedoc en décembre 1997.