Culture Celte et marées noires
Extraits du livret de l’album “Culture Celte” diffusé par Universal. 50% des profits seront reversés à Robin des Bois. Ces textes ont été rédigés par Robin des Bois.
UNE APPROCHE CITOYENNE
La première fois que Robin des Bois s’est confronté à une marée noire, c’était en 1989 dans le Prince William Sound en Alaska, un pays d’orques, de loutres et de saumons. Le terminal pétrolier de Port-Valdez paraissait sûr. D’ailleurs, les experts dans leurs études de risques en arrivaient à la conclusion, tant étaient élevés les niveaux de sécurité, qu’une marée noire ne pouvait survenir qu’au rythme d’une fois tous les 241 ans. Ils ajoutaient que l’ensemble des dispositifs nautiques et des moyens de secours permettraient de circonscrire le pétrole, d’éviter le désastre écologique et les désordres économiques. Le problème, c’est qu’un pétrolier quasiment neuf, battant pavillon américain et servi par un équipage exclusivement américain s’est planté dans des rochers dont il n’avait strictement aucune raison de s’approcher. Le temps était calme, le parcours bien identifié puisque l’Exxon Valdez faisait régulièrement le voyage entre l’Alaska et la Californie, comme les baleines grises. Le désastre écologique est arrivé d’autant plus vite que beaucoup de moyens de secours étaient indisponibles.
Polluterre
Pornichet
“Le plan de secours spécialisé POLMAR terre du département devra obligatoirement comporter: (…) L’inventaire des sites de stockage temporaire des déchets récupérés dont certains devraient être acquis et aménagés à titre préventif: cet inventaire devra préciser leurs possibilités d’accès, leur nature foncière, les travaux éventuels d’étanchéité.” La circulaire du 17 décembre 1997 relative à la lutte contre les pollutions accidentelles du milieu marin et au plan de secours spécialisé Polmar a fait naufrage dès sa publication.
Le naufrage des plans Polmar
Polmar mer:
Suite à la marée noire émise par le pétrolier Katja dans le port du Havre et à l’accident du MSC Rosa entre Le Havre et Cherbourg début décembre 1997, une circulaire signée par le 1er Ministre a abrogé l’instruction du 12 octobre 1978 et réorienté la conception des plans Polmar.
Le nouveau plan Polmar Mer renforce les capacités du préfet maritime à intervenir dès qu’une avarie est signalée sur un bateau transportant des matières dangereuses . ” La rapidité de la réaction des responsables est une condition essentielle de l’efficacité de la prévention, et de la lutte “.
Le préfet maritime doit notamment mettre en place des équipes d’évaluation, d’intervention et d’assistance aux navires en difficulté.
On sait que l’Erika a été abandonné à son triste sort pendant au moins 12 h.
Une catastrophe majeure et des pouvoirs publics mineurs
Ile d’Yeu
En été 1997, une marée noire de 200 tonnes de fuel échappée du Katja, un pétrolier panaméen en cours d’accostage dans le port du Havre, avait démontré l’insuffisance des moyens techniques et les difficultés de communication des services concernés. La moité des ” barrages flottants ” avait coulé, et le littoral avait été pollué entre Trouville et Etretat.
En décembre 1997, une nouvelle orientation était fixée au plan Polmar-mer. Les préfets maritimes doivent désormais anticiper et prendre des mesures dès que des avaries sont signalées sur des bateaux transportant des matières dangereuses. Une équipe d’experts peut par exemple être hélitreuillée sur le navire en difficulté afin d’évaluer la situation et de mettre en oeuvre avec le capitaine les mesures de réparation.
Les farines couvent, le ministère de l’environnement dort*
Les feux qui se déclenchent dans les stockages de farines animales issues d’animaux malades (brucellose, furonculose, tuberculose…) et retirées du marché en juin 1996 témoignent de jour en jour du peu de sérieux avec lequel les administrations et notamment celles de l’environnement abordent le sujet.
Elles se montrent en effet incapables d’organiser la résorption du stock et sa répartition au sein de la filière d’élimination des déchets. Elles se montrent aussi impuissantes à assurer le confinement et l’isolement de ces matériaux à risque ainsi que l’information des riverains et des intervenants. A l’origine, il était entendu que ces farines seraient détruites au plus tard en juin 1997.
Hélas, les incendies de Plouisy et de Cléguer près de Lorient, montrent que le délai n’a pas été respecté. Pire, les entrepôts réquisitionnés par l’Etat ne sont pas dotés d’une surveillance humaine constante ou de détecteur thermique. Ils sont envahis par les insectes et les pigeons. Les risques bien connus d’auto-combustion de ces farines à fort pouvoir calorifique ne sont nullement pris en compte ni à l’intérieur, ni à l’extérieur; au point que des fosses ont dû être construites à la hâte autour de l’entrepôt de Plouisy afin de collecter les éventuelles eaux d’extinction; au point qu’un des hangars de répartition des farines de Plouisy se situe au bord d’une rivière. Il est aujourd’hui victime à son tour d’un incendie.