Un dock flottant qui tombe à pic

27 févr. 2006

Par l’intermédiaire d’un appel d’offres international qui sera clos le 1er mars 2006, le Port Autonome du Havre (PAH) s’apprête à se séparer d’un dock flottant de 310 m de long.

Pour le PAH, ” le dock flottant n’a plus de raison d’être “. Très vite dit. Inauguré en 1981 et financé par l’argent public, c’est un outil polyvalent de maintenance, de transformation, de réparations d’urgences, voire de démolition ou de désamiantage des navires.

Alors que le Port Autonome du Havre s’apprête (en présence du Président de la République) à inaugurer Port 2000, supposé ouvrir une nouvelle ère pour le trafic maritime dans l’estuaire de la Seine, la disparition de cet outil appauvrirait encore plus les conditions actuelles de la sécurité maritime dans la Manche et l’estuaire de la Seine.

A titre d’ exemple, le pétrolier Katja, long de 232 m, endommagé en août 1997 à la suite d’un accostage mal maîtrisé dans le port du Havre avait été réparé sur place grâce à la disponibilité du dock flottant. En ce moment même, le Sigmagas, un butanier accidenté après une collision avec un autre butanier dans l’estuaire de la Loire est remorqué, malgré le bulbe percé et des brèches sur l’étrave, vers le port allemand de Bremerhaven, faute de disponibilité immédiate d’un chantier de réparation à Saint-Nazaire, à Brest, au Havre et à Dunkerque !

Robin des Bois demande donc au ministère des Transports, au ministère de l’Ecologie, aux élus du littoral et aux plus hautes autorités de l’Etat de s’opposer à la vente à l’étranger du dock flottant du Havre et de l’inscrire entre Saint-Nazaire et Dunkerque dans un système souverain et amélioré de prise en charge des navires accidentés ou contraints pour des raisons techniques, administratives ou commerciales à des réparations vitales et urgentes.
La réparation navale havraise est en survie faute de volonté technique et politique du Port du Havre et de l’Etat français. Elle se spécialise dans les navires de petite taille, en particulier les bateaux-mouches de Paris. On attend autre chose d’un port qui reçoit annuellement plus de 40 millions de tonnes de produits chimiques et pétroliers et ambitionne d’être une plate-forme mondiale de réception des porte-conteneurs, et qui doit rester disponible en tant que port-refuge pour les navires accidentés dans le rail maritime de la Manche.

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