Communiqué Ruby et Zimrida n°5
Le Zimrida est à quai dans le port d’Abidjan, Côte d’Ivoire. Il est parti le 16 décembre de Great Yarmouth, Royaume-Uni. Il est chargé de 19.700 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium initialement transporté par le Ruby.
Port d’Abidjan, 2018. © Charlotte Nithart/Robin des Bois
Arrivé au large d’Abidjan le 30 décembre 2024, le Zimrida était depuis en attente de l’autorisation d’accoster. Cette proximité a provoqué des tensions dans la mégapole ivoirienne traumatisée depuis août 2006 par le déchargement sauvage des déchets toxiques du tanker Probo Koala. Environ 500 tonnes de résidus produits lors d’opérations de raffinage d’une coupe pétrolière très riche en composés soufrés réalisées à bord du Probo Koala avaient été déversés tout autour et dans la capitale ivoirienne provoquant selon le bilan officiel 100.000 intoxications et 16 morts.
L’approche du Zimrida chargé de la cargaison du Ruby a conduit les autorités ivoiriennes à redoubler de précautions et à développer une campagne d’informations. La cargaison du Ruby aujourd’hui transbordée dans le Zimrida a été dès le départ par une partie de la presse mondiale caricaturée en “Beyrouth flottant” ou “Hiroshima flottant”.
Le Zimrida et sa cargaison ont été considérés comme remplissant les conditions de sécurité suffisantes. La Côte d’Ivoire a importé 33.000 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium en 2023. Le Zimrida doit en décharger 7654 tonnes à Abidjan avant de poursuivre sa route et de décharger le reste de la cargaison à Luanda (Angola) et à Dar es Salam (Tanzanie).
Robin des Bois estime que la cargaison d’engrais moyen dosage à base de nitrate d’ammonium du Zimrida n’est pas en l’état plus dangereuse que les autres. Le commerce maritime d’engrais au nitrate d’ammonium est estimé à environ 20 millions de tonnes par an.
Cependant, dans son communiqué du 4 janvier, le port d’Abidjan annonçait le déchargement de 3000 tonnes, soit 3000 big-bags d’une tonne, et dans son communiqué du 6 janvier, il annonce le déchargement de 7654 tonnes.
Pour des raisons de sécurité portuaire et urbaine, il est important de ne pas considérer les quais d’Abidjan comme un site d’entreposage et d’évacuer au plus vite cette cargaison vers ses destinataires d’autant qu’en deux jours la quantité à débarquer a plus que doublé.
Le Ruby est toujours en réparation dans le port anglais de Tyne depuis le 5 décembre.
Port d’Abidjan, 2018. © Charlotte Nithart/Robin des Bois
Précédents communiqués de Robin des Bois sur les Ruby et Zimrida:
Le Ruby, c’est pas “le salaire de la peur”, communiqué commun des associations Mor Glaz et Robin des Bois, 4 octobre 2024
Le Ruby bouge, communiqué n°2, 27 octobre 2024
Du Ruby au Zimrida, communiqué n°3, 30 octobre 2024
Du Ruby au Zimrida – suite, communiqué n°4, 17 décembre 2024
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