Demain, Saint-Valentin, environ 30 millions de roses vont être achetées et offertes en France, 30 millions de cadeaux empoisonnés pour l’environnement et de défis à la santé publique en provenance pour la plupart d’Afrique et d’Amérique du Sud. De 3,99 € la botte de 10 dans les supermarchés à 12 € la solitaire chez les fleuristes haut de gamme, elles sont toutes enduites de pesticides invisibles et dopées à la chaleur artificielle sous serres ou sous tunnels par une main d’œuvre bon marché.
Dans l’Union européenne, le vaste et prospère marché des fleurs coupées est une friche. Le seul règlement fixant les normes de qualité pour les fleurs coupées fraîches et les feuillages frais date du 12 mars 1968 (*). Il encadre l’importation, l’exportation et la circulation intra-communautaire. C’est un florilège apocalyptique et un bouquet d’hypocrisies.
Le paragraphe 7 consacré au marquage précise que la mention de l’origine du produit est facultative.
Concernant la catégorie 1 pouvant se prévaloir de la dénomination “extra”, “toutes les parties des fleurs coupées doivent être libres de parasites d’origine animale ou végétale ainsi que des dégâts provoqués par ceux-ci et exemptes de résidus de produits pesticides ou d’autres substances étrangères affectant l’aspect du produit.”
Concernant la catégorie 2, les fleurs peuvent toutefois présenter “de petites taches provenant de traitements pesticides” et “de légers dégâts dus notamment à des maladies ou à des attaques de parasites.” “Les défauts admis ne doivent pas compromettre la tenue, l’aspect et la bonne utilisation des produits.”
Pour en savoir plus : Les fleurs du mal. Communiqué n°1, 24 janvier 2025
(*) Règlement (CEE) n° 316/68 du Conseil, du 12 mars 1968, fixant des normes de qualité pour les fleurs coupées fraîches et les feuillages frais
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex%3A31968R0316
