1. Large de Brest : carton rouge pour le tir au but
Le samedi 14 décembre, un sous-marin français à propulsion nucléaire du dernier cri a torpillé un vieil aviso construit à Lorient en 1980 (1). Le Premier-Maître L’Her avait plusieurs exploits à son actif. Il a participé à la lutte anti-pollution après le naufrage du Prestige en hiver 2002-2003, dérouté sur Brest le cargo Zuara qui traînait derrière lui un sillage d’hydrocarbures de 50 km de long en 2004 et participé à la saisie de 4,7 tonnes de cocaïne au large du Togo le 25 mars 2023, quelques semaines avant d’être retiré du service militaire et humanitaire. Il a été coulé par une torpille elle aussi dernier cri F-21 fabriquée à Saint-Tropez (6,5 mètres de long, 1500 kg dont 250 kg d’explosif, 100 km/h, au moins 2,5 millions d’euros).
Nuages noir et orange à l’arrière au moment de l’impact, envol de déchets depuis les mâtures, onde de choc pour l’ouïe des mammifères et des poissons de passage, choc au fond par 4000 mètres et pollutions, DEEE, amiante, plomb et PCB. Une première depuis 2004 quand l’aviso Commandant Bory avait été sabordé au même endroit malgré les protestations de Robin des Bois (2).
“Compte tenu du durcissement du contexte international, de la mise en service de munitions complexes de dernière génération, il apparaît aujourd’hui pertinent et possible de recourir, de manière ponctuelle, à de telles expérimentations d’armes en mer. Ce tir a été effectué en conformité avec les engagements internationaux de la France grâce aux progrès réalisés en matière de traitement des vieilles coques” tente de se justifier l’état-major de la Marine nationale.
Ces progrès étaient notables grâce en particulier aux actions de longue durée de Robin des Bois et de Mor Glaz. Mais cette rechute de la Royale qui s’aligne sur la Marine brésilienne avec le sabordage du Sao Paulo, ex-porte-avions Foch, en février 2023, est minable. Le Premier-Maître L’Her (80,5 mètres de long, 1300 tonnes) aurait pu être recyclé à Brest ou à Bordeaux au lieu d’être bêtement coulé dans une fosse par une torpille dite “intelligente”.
2. Le Croisic : le plus con des lâchers de ballons
Le samedi 21 décembre, l’Union des commerçants avec le soutien du “Basketball Network” et l’aval de la mairie et de l’Office du tourisme organise une grosse fiesta sur le port. Le Père Noël arrivera sur une chaloupe de la Société Nationale de Sauvetage en Mer.
De l’avis de Robin des Bois, il devra ensuite repartir en mer sur son traîneau-pick-up pour ramasser les ordures de plastique, de latex et de nylon provenant de la dislocation des baudruches. Il aura du boulot pendant tout l’hiver pour éviter que les cachalots, les tortues marines et les oiseaux de mer s’étouffent avec les lambeaux de ballons. Pour la forme et sur le fond, Robin des Bois, si ce lâcher de ballons a lieu, portera plainte pour abandon de déchets et mise en danger de la biodiversité marine.
(1) Vidéo de la Marine nationale
(2) Dégazage et dérapage de la Marine nationale, 26 février 2004
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