Les déchets de l’« Amoco Cadiz » et « autres » comme si vous y étiez
L’inventaire consolidé des sites de déchets de marées noires a été réalisé grâce à l’obstination de Robin des Bois. Certains élus locaux qui ne sont plus aux affaires ont parfois parlé de harcèlement. La saisine du BRGM – Bureau de Recherches Géologiques et Minières – par le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo en 2009 a fait notamment suite à plusieurs plaintes déposées par Robin des Bois en 2007 pour abandon de déchets dangereux auprès des procureurs de Morlaix, de Brest, de Guingamp, de Saint-Brieuc, de Quimper. Ces plaintes ont été classées sans suite “pour infractions insuffisamment caractérisées”. Elles ont cependant fait l’objet d’enquêtes préliminaires notamment pour les déchets du Torrey Canyon dans les Côtes d’Armor et les procès verbaux ont contribué à l’élaboration de l’inventaire.
L’Amoco Cadiz reprend la mer
La région Bretagne exporte 20.000 t de déchets de l’Amoco Cadiz. Le Peak Bordeaux est à quai à Brest en train de charger en vrac 3200 t de ces déchets provenant de l’excavation d’un polder portuaire qui doit être reconverti en terminal dédié aux énergies marines renouvelables (EMR). Selon l’appel d’offres « Projet de développement du Port de Brest – 2016» : « un quart des sondages réalisés présente au moins une concentration supérieure aux valeurs seuils d’acceptation en ISDI* fixées par l’arrêté du 12/12/2014. Deux types d’impacts se distinguent :
– la zone à l’Est du CEDRE impactée principalement en huiles minérales mais également en HAP**, BTEX*** et PCB****. Cet impact semble lié à la présence supposée de résidus plus ou moins chaulés de la marée noire liée au naufrage de l’Amoco Cadiz en 1978 ;
– des impacts ponctuels dont l’origine, non identifiée, est vraisemblablement liée à l’hétérogénéité des remblais et des dépôts qui ont été réalisés sur le polder.»
Les secrets de famille de l’Amoco Cadiz
La mi-mars est maudite pour l’extrême ouest de l’Europe. Le 16 mars 1967, le Torrey Canyon s’échouait sur le récif des Seven Stones dans le Land’s End anglais et le 10 avril la marée noire atteignait le Cotentin et surtout le Finistère. Dans la nuit du 18 mars 1978, l’Amoco Cadiz s’échouait sur la Bretagne.
Les naufrages du Tanio, du Boehlen, de l’Olympic Bravery, l’avarie de l’Amazzone (liste non exhaustive) complètent la série noire. Ces catastrophes maritimes ont généré environ 300.000 tonnes de déchets liquides ou pâteux souillés aux hydrocarbures. La plupart de ces déchets -hors les exportations vers l’estuaire de la Seine, Saint-Nazaire, la Rochelle, la région parisienne, et peut-être Marseille- sont restés sur place et décorent le Finistère et les Côtes d’Armor d’un ruban noir soigneusement dissimulé. (Suite du communiqué après la carte)
Torrey Canyon – Amoco Cadiz, sites de stockage de déchets
18 mars 1967 – 16 mars 1978
Torrey Canyon – Amoco Cadiz
Les sites de stockage de marées noires.
Communiqué de 2006 et cartographie mise à jour en 2008 (pdf 5,3 Mo, 3 pages).
L’Amoco Cadiz sur les bords de Seine
Le Havre
Après le naufrage de l’Erika, Robin des Bois a remis à jour plusieurs milliers de tonnes de déchets de l’Amoco Cadiz sur les rives de la Loire, diffusé une cartographie des sites de stockage des déchets des marées noires en Bretagne, et constaté que plusieurs de ces sites sont dangereux pour l’environnement. Le 28 février, le Premier Ministre a annoncé que 20 millions de francs allaient être consacrés à la surveillance et la mise en sécurité de stockages des déchets des marées noires antérieures.