Globalement propres et localement sales
La déferlante douce du fuel du Prestige sur les plages du littoral atlantique va dépasser la presqu’île du Cotentin et toucher la baie de Seine et le littoral de la mer du Nord où le Tricolor et sa cargaison continuent de menacer l’environnement et la sécurité maritime.
Les risques sanitaires sont occultés. Le scandale des enfants victimes d’allergie et évacués à l’hôpital de Cherbourg après des contacts avec le fuel du Prestige sur une plage du Cotentin courant juin n’a pas fait l’objet d’un retour d’expérience applicable sur tout le littoral. Les effets sur les ressources marines ne sont pas abordés. Les déchets du Prestige s’accumulent dans les déchetteries, sur les parkings, dans les délaissés des services techniques des communes débordées et abandonnées par l’Etat. C’est le retour des micro-pollutions des stockages intermédiaires. Les tas de goémons et d’algues souillés se dessèchent et vont constituer autant de risques de prises de feu pendant l’été.
Polmar le Déserteur
En France, seules des pollutions “d’ampleur exceptionnelle” sont susceptibles de déclencher les plans et les fonds Polmar. C’est du moins ce que souligne sans autre développement l’instruction du 4 mars 2002 relative à la lutte contre les pollutions du milieu marin. Les associations de protection de l’environnement, dont certaines ont joué un rôle important et positif dans la gestion de la marée noire de l’Erika n’ont pas été invitées à participer à la préparation confidentielle et interministérielle de cette instruction. Elles auraient pu contribuer à définir les échelles de gravité des marées noires ou de produits chimiques.
Rappel: extension de Polmar
Ce communiqué a donc été diffusé pour la première fois au tout début de l’année.
Ne pas déclencher les plans Polmar sur tout l’arc atlantique, c’est laisser aux communes la responsabilité technique et financière du ramassage des déchets et ouvrir la voie à une mauvaise gestion. Robin des Bois insiste encore sur les effets de la pollution sur l’état sanitaire des ressources marines. Alors que le golfe de Gascogne est pollué depuis 6 mois par les suites du Prestige, l’absence d’évaluation dans ce domaine est très inquiétante.
Toutes les publicités ou initiatives tendant à convaincre les touristes que la page du Prestige est tournée en Aquitaine et sur le littoral atlantique sont mensongères.
Debout les baigneurs !
Venez à nous rats des villes claquer votre pognon sur notre littoral vierge de toute réflexion et de toute information sur les dangers de la marée noire du Prestige.
La vérité est plus nuancée et elle est implacable. Depuis le début de l’année, le Golfe de Gascogne et son système hydrodynamique sont infiltrés par le fuel russe du Prestige battant jusqu’au fond des mers son pavillon des Bahamas. Le Prestige est intarissable. Le fuel du Prestige est un “ monstre ”. Ce n’est pas Robin des Bois qui le dit, c’est le capitaine de frégate Nédelec, président de la Commission d’Etudes Pratiques de lutte antipollution (CEPPOL) qui était à bord de l’Ailette, affrétée par la marine nationale, navire de récupération arrivé le premier sur la zone du naufrage du Prestige.
Non au Pavillon Bleu / oui au Pavillon sanitaire
Robin des Bois a écrit le 23 janvier 2003 (cf. courrier) aux bureaux français et espagnol de la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe (FEEE), gestionnaire du label européen Pavillon Bleu, et à ses partenaires, dont le ministère de l’Ecologie. C’est donc une satisfaction d’apprendre par voie de presse qu’une partie de sa requête a été entendue. Tous les maires concernés ont reçu copie de notre courrier. Pour information, et pour vous permettre d’évaluer une fois de plus le climat de tension et d’intimidation qui règne sur le littoral Atlantique, vous trouverez ci-après le courrier -la seule réponse écrite- adressé par le Maire de Meschers en Charente Maritime à Robin des Bois.
En juin 2000, le jury du “Pavillon Bleu” avait décidé de suspendre la campagne pour l’ensemble des communes sinistrées par le naufrage de l’Erika, soit 450 km de littoral “par application du principe de précaution et dans un esprit de solidarité“. Le maire de la Turballe avait alors déclaré: “Ce n’est pas très sport. J’avais cru comprendre qu’aucune plage en France n’aurait le pavillon bleu cette année par solidarité“. Les promoteurs du Pavillon Bleu disaient alors qu’il était hors de question que le Pavillon Bleu soit entaché d’une seule trace de pétrole.